Le tigre est une espèce animale menacée d’extinction, connu pour être un excellent prédateur et le plus grand félin de la planète, capable d’atteindre les 300 kg.
Principalement présent en Asie, en Chine et en Inde, le tigre a été chassé pendant plus d’un millénaire pour la fabrication de produits dérivés. On estime actuellement que 3000 à 4000 tigres vivent à l’état sauvage. Braconnage, destruction de l’habitat naturel et raréfaction des proies sont les principales causes de cette situation.
En début d’année 2015, une nouvelle vient éclaircir un peu le tableau : en Inde, le tigre ne serait plus menacé d’extinction avec une augmentation de 60 % de nombre de félins depuis 2006.
Mais quelle est réellement la situation du tigre aujourd’hui et dans le reste du monde ?
La situation particulière du tigre du Bengale
Le tigre du Bengale, aussi connu sous son nom scientifique Panthera tigris tigris, est l’un des plus beaux animaux sauvages, mais aussi l’un des plus menacés au monde. Populaire pour son « manteau » distinctif, il trouve son origine au Bangladesh, où il est considéré comme un trésor national.
Malheureusement, comme beaucoup d’animaux sauvages menacés, le tigre du Bengale est une espèce en voie de disparition. Sa fourrure aux belles rayures noires caractéristiques est la cause principale de son extinction. En raison de sa taille imposante et de sa puissance, le tigre du Bengale n’a pas de prédateurs dans son environnement naturel… à part l’Homme.
L’activité humaine a détruit considérablement son espèce. Au cours de ces 25 dernières années, sa population a diminué de moitié. On compte actuellement environ 3500 tigres sauvages, contre 7000 dans les années 1980 et environ 40000 au début du XXème siècle.
Les tigres du Bengale vivaient autrefois dans la majeure partie du continent asiatique. Toutefois, le braconnage, la perte d’habitat par la déforestation et les conflits avec les hommes ont causé son isolement géographique. L’habitat de ces animaux a diminué de façon spectaculaire au cours des dernières années. On trouvait d’ordinaire leur trace de la Turquie jusqu’en Asie, et bien que certains soient encore aperçus dans plusieurs de ces territoires, il est difficile d’en connaître le nombre exact.
Les tigres du Bengale ont tendance à se déplacer de plus en plus, en raison de la destruction lente mais certaine de leur habitat naturel. Cependant, ce n’est pas le seul facteur de leur disparition progressive.
Certaines parties du corps du tigre du Bengale sont particulièrement recherchées pour fabriquer des poudres médicinales traditionnelles chinoises. Le tigre du Bengale est aussi très convoité pour sa fabuleuse peau servant à fabriquer des tapis, des sacs, des chaussures et des accessoires de toutes sortes.
La valeur d’une peau de tigre du Bengale peut atteindre des prix très élevés sur le marché noir. Selon la fondation Save The Tiger, un os de tigre en poudre se vend 65 euros environ sur le marché noir.
Les peaux sont, quant à elles, vendues au Tibet et en Russie pour plus de 60000 euros.
En 2011, le propriétaire d’un élevage au sud du Vietnam a été condamné à 3 ans de prison ferme pour avoir organisé un trafic de tigres, espèce qu’il s’était engagé à protéger. Il élevait alors des tigres du Bengale pour les vendre, notamment pour leur fourrure ou leurs os.
Le tigre de Sibérie, une espèce chaque jour plus fragile
Le tigre de Sibérie ou tigre de l’Amour est une sous-espèce de tigre dont l’habitat naturel est constitué de forêt à feuilles persistantes. Il vit principalement dans la pointe sud-est de la Russie, dans la région du fleuve Amour, à la frontière avec la Chine, à proximité des rives de la mer du Japon).
Une étude récente sur l’état de conservation de cette espèce a mis à jour une autre préoccupation majeure : parmi la soixantaine de tigres de Sibérie vivant en liberté dans la région, leur diversité génétique est si faible que cela ne correspond qu’à 14 individus. Ces dernières années, la région a connu une baisse spectaculaire de la population de tigres de Sibérie en passant, en seulement 2 ans, à 35 tigres capables de se reproduire. Autrement dit, une réduction drastique de presque de moitié !
Même si la population de tigres de Sibérie tend à augmenter (environ 500 en captivité et autant en liberté), l’importante diminution de la diversité génétique implique un risque élevé de transmission de maladie génétique ou d’une plus grande vulnérabilité à la future génération.
En 2011, en étroite collaboration avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), le gouvernement du Kazakhstan annonçait alors un nouveau plan de réintroduction du tigre de l’Amour dans certaines régions d’Asie Centrale, desquelles il avait disparu depuis le milieu du XXème siècle en raison du braconnage et de la perte d’habitat.
Le projet consistait à relocaliser des tigres de Sibérie provenant de l’Extrême Orient Russe au Kazakhstan, préparés en amont à regagner la vie sauvage.
En 2014, 3 tigres de Sibérie ont ainsi été relâchés, après 50 ans d’absence dans cette région. Depuis, le tigre de l’Amour étend son territoire au-delà de la frontière russo-chinoise.
Un retour possible du tigre ?
Les chiffres font peur, c’est incontestable. On les croyait voués à une prochaine disparition, mais les tigres reprennent du poil de la bête !
En avril 2016, lors de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, WWF et Global Tiger Forum donnent des chiffres timides mais plutôt rassurants : la population de tigres s’élèverait aujourd’hui à 3890 individus sauvages contre 3200 en 2010. Une augmentation que l’on attendait depuis un siècle ! Elle est particulièrement notable :
- en Chine, de 1411 individus en 2006 à 1707 en 2010,
- en Thaïlande, de 200 à 230 individus entre 2010 et 2013,
- en Inde du Sud-Ouest, où les effectifs ont augmenté de 50% dans certaines zones
- en Russie.
Ces résultats sont en partie dus aux capacités d’adaptation du tigre.
Au Népal, les tigres semblent ainsi avoir trouvé le moyen de vivre en harmonie avec les humains ou tout du moins d’éviter de croiser leur chemin. Alors qu’ils s’activent normalement en journée et durant la nuit, leurs activités sont devenues plus nocturnes afin de limiter au maximum les contacts avec les humains.
Lors du Sommet International du Tigre à Saint-Pétersbourg en 2010, les 13 pays comptant encore des espèces de tigres (dont la Russie, le Bhoutan, le Népal et l’Inde) se sont engagés dans un programme destiné à doubler leur nombre d’ici 2022. L’OMPE ne peut que se réjouir de ce constat et appelle les pays à poursuivre leur évolution culturelle, politique et leur volontarisme pour faire de ce projet une réalité.