Paludisme, fièvre jaune, virus Zika, dengue, fièvre du Nil occidental, Chikungunya… autant de maladies et de virus dont le nombre a explosé ces dernières années. Leur point commun ? Ils sont tous transmis par les moustiques. Ainsi, en début d’année 2015, le Brésil a connu une augmentation de 550% du nombre de cas de dengue, une fièvre tropicale qui se propage par la piqûre du moustique tigre ! Mais pourquoi des maladies comme Zika ou certains insectes font aujourd’hui leur apparition ? Quelles en sont les conséquences et, surtout, quels projets et solutions proposer ?
Le constat : alerte moustiques, santé en danger !
Dans le territoire continental des États-Unis, presque toutes les maladies humaines impliquant des arthropodes sont un mélange de différents types d’encéphalites. Ces virus attaquent le système nerveux central et les effets de ces infections varient chez certaines personnes, d’une maladie bénigne, à la mort chez d’autres. Dans de nombreux cas, elle cause des dommages irréversibles sur le système nerveux central. Parce qu’il vaut mieux connaître son « ennemi » pour mieux le combattre, intéressons-nous à ces maladies qui prolifèrent dans le monde entier.
Le virus Zika
Très médiatisé ces derniers temps, ce virus a été identifié pour la première fois en 1947, dans la forêt de Zika en Ouganda. Similaire à la dengue et la fièvre jaune, il s’est d’abord manifesté chez le singe.
Jusqu’en 2007, Zika n’a plus fait parler de lui jusqu’à ce qu’une épidémie éclate sur les îles Yap des États fédérés de Micronésie, touchant environ 8000 personnes.
Entre 2013 et 2014, une nouvelle épidémie touche plus de 8000 personnes en Polynésie française et, entre 2014 et 2015, environ 1,5 millions de personnes. Le virus aurait notamment été propagé de la Polynésie jusqu’au Brésil à la mi-2014, durant la Coupe du monde. Le virus a été associé à des cas du syndrome de Guillain–Barré chez les adultes et à des malformations congénitales, telles que la microcéphalie des nouveau-nés, qui se caractérise par un crâne plus petit et des dommages neuronaux.
Le moustique tigre
Les moustiques tigres sont particulièrement actifs avec l’arrivée des chaleurs, en mai. Ils possèdent des capteurs chimiques sur leurs antennes, mais également des détecteurs visuels, d’odeur et de température. C’est pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles d’être piquées que d’autres car elles émanent une plus grande quantité de dioxyde de carbone par la respiration ou la transpiration.
Le moustique tigre est originaire d’Asie du Sud-Est et a atteint l’Europe dans les années 80. Il s’est alors propagé rapidement, transporté par voie maritime dans les marchandises, sur de longues distances. Ces moustiques sont capables de résister à des températures très basses. Aujourd’hui, si 51 départements français sont concernés par la présence du moustique tigre, 30 sont particulièrement dans le rouge.
La dengue
La dengue est une maladie virale transmise par les moustiques, qui se traduit par une importante douleur au niveau des articulations et des muscles, une inflammation des ganglions et des éruptions sur la peau. Le moustique Aedes aegypti pique les personnes à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
La contagion ne se produit que si le moustique est infecté. La dengue ne se transmet pas directement d’une personne à une autre, ni à travers les objets ou le lait maternel. Selon l’OMS, 390 millions de personnes sont, chaque année, contaminées par la dengue.
Le paludisme
Le paludisme est provoqué par un protozoaire du genre Plasmodium. Les caractéristiques de la transmission du paludisme et de la maladie varient selon les régions, au sein d’un même pays. Elle dépend de l’espèce du parasite, des conditions environnementales et des facteurs socio-économiques telles que la pauvreté et les conditions d’accès aux soins et à la prévention.
En Asie du sud, la résistance aux médicaments contre le paludisme est la plus élevée au monde.
Le chikungunya
Venezuela, Haïti, Guyane, Mexique… Le virus du chikungunya se propage dans toute l’Amérique et alarme les habitants. 2 moustiques en particulier en sont la cause : l’Aedes aegypti et l’Aedes albopictus, les mêmes qui provoquent la dengue et la fièvre jaune. La transmission ne se produit pas de personne à personne mais c’est le moustique qui transmet le virus lors de la piqûre.
Les symptômes sont très semblables à ceux de la dengue : une douleur intense dans les articulations et les muscles. Il produit également un mal de tête, des vomissements et une forte fièvre. Même si le chikungunya n’est pas un virus mortel, il peut freiner le bon développement des enfants, affaiblir les femmes âgées ou enceintes et les personnes souffrant de maladies chroniques.
Le chikungunya a été identifié pour la première en Tanzanie, il y a 60 ans. Il s’est depuis étendu en Asie, en Europe du Sud avec une épidémie en 2007 en Italie et dans le sud de la France en 2010, et a atteint les Caraïbes en 2013, avec des cas en Martinique.
La fièvre jaune
La contagion se produit uniquement par la piqûre de moustiques infectés. Les premiers symptômes peuvent être semblables à ceux de la grippe :
- fièvre,
- maux de tête,
- vomissements
- douleurs musculaires.
Lorsque la maladie progresse, des saignements des gencives et du sang dans l’urine apparaissent. Le patient peut également souffrir de jaunisse.
Les projets et solutions de l’OMPE : comment faire (vraiment) trembler les moustiques ?
Face à la multiplication des malades atteints par le virus Zika ou piqués par le moustique tigre, certaines autorités ont mis en place des idées pour le moins radicales. L’OMPE s’est notamment penché sur ces « solutions » qui tuent une multitude d’insectes, autres animaux et plantes… et de temps en temps des moustiques et des tiques.
Stopper les solutions chimiques pour éradiquer les moustiques
Et si l’on ne nous disait pas tout ? A l’heure où le virus Zika est à l’origine du développement alarmant de microcéphalie des nouveau-nés en Amérique latine, une étude récente démontre que la véritable cause de cette condition serait due à un produit chimique : le Pyriproxifène développé par Sumitomo Chemical, une société subventionnée par Monsanto.
Encore… Introduit dans les eaux il y a 2 ans, le Pyriproxifène avait pour but de développer des malformations chez les moustiques et donc de ralentir la progression des larves dans les réservoirs d’eau potable.
Mais ce produit n’est pas le seul a avoir été remis en cause. En 2016, des apiculteurs de Caroline du Sud, ont découvert des millions d’abeilles mortes dans leurs exploitations. La cause : un épandage aérien de l’insecticide Naled, interdit en 2012 par l’Union Européenne, afin d’éliminer les moustiques porteurs du virus Zika. Cet insecticide se révèle également toxique pour les papillons, les poissons et autres organismes aquatiques.
Stopper les modifications sur la nature : conséquences non maîtrisées…
Pour lutter contre les maladies comme la dengue ou Zika, des moustiques OGM auront pour but d’empêcher la prolifération de cet insecte responsable de la dengue et de Zika. Un moustique pour une campagne de démoustication… Ce « nouveau » moustique, répondant au doux nom de Moustique OX513A, a été créé par la société britannique Oxitec et est porteur d’un gène qui écourte sa vie et celle de sa progéniture.
Selon l’agence américaine du médicament, le moustique OX513A « n’aura pas d’impact significatif sur l’environnement ». On ne connaît pas vraiment les conséquences que pourrait avoir l’élimination de l’aedes aegypti : favorisation d’un moustique concurrent, baisse de l’immunité humaine ? D’autant qu’il faudrait 7 millions de moustiques OGM par semaine pour supprimer 20.000 moustiques sauvages… Un marché fort rentable pour la société britannique.
Ralentir le réchauffement climatique, terreau favorable aux moustiques
La discussion sur les risques du changement climatique sur la santé est plus présente que jamais. L’Organisation mondiale de la santé estime, qu’entre 2030 et 2050, le changement climatique va causer quelques 250.000 décès supplémentaires chaque année en raison de la malnutrition, du stress thermique mais également du paludisme.
En effet, les conditions météorologiques ont une grande influence sur les maladies transmises par les insectes, notamment le paludisme. Il est fort probable que ces changements étendent les stations de transmission des principales maladies générées et modifient leur distribution géographique.
Le paludisme, transmis par les moustiques du genre Anopheles, tue près de 600.000 personnes chaque année. Les moustiques du genre Aedes, vecteurs de la dengue, sont également très sensibles aux conditions météorologiques.
Miser sur des nouvelles technologies innovantes pour une démoustication massive
En 2015, deux ingénieurs français ont inventé un piège à moustiques d’un nouveau genre : l’aspirateur à moustiques. Sous forme de bornes, il attire les moustiques grâce à un mélange de dioxyde de carbone et de phéromones, idem à ceux du corps humain, puis aspire l’insecte lorsqu’il s’approche.
Si ces aspirateurs ne sont pour l’instant utilisés que sur les moustiques camarguais, ils sont promis à un bel avenir, en évitant la démoustication massive par substances chimiques.