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Les pesticides

pollution par les pesticides en agriculture

Les pesticides sont élaborés et utilisés pour tuer les parasites, les insectes, les mammifères ou les oiseaux qui se nourrissent des cultures et endommagent les rendements. Ils éliminent également les champignons qui causent des maladies, et les mauvaises herbes qui absorbent les éléments nutritifs essentiels et sont en concurrence avec les cultures. Les pesticides sont aussi, et avant tout, le grand fléau de notre siècle. En France, plus de 66 600 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année dans les cultures agricoles soit plus de 2 kilos de pesticides chaque seconde. Quelles sont les conséquences, tant environnementales, humaines et économiques, de cette utilisation massive ? Comme mettre un terme à ce cercle qui semble sans fin ?

lutte contre la pollution par les pesticides

Le constat : les pesticides, toxicité aiguë pour l’environnement et… la santé !

L’impact environnemental des pesticides est certainement le premier auquel nous pensons, après les effets sur notre santé sans oublier les conséquences économiques qu’ils engendrent. Parcourons-les et cherchons à en comprendre le but pour mieux les appréhender.

Conséquences environnementales de l’utilisation de pesticides à haute dose

Les pesticides ont un impact important sur les espèces… qui ne sont normalement pas visées. Ainsi, plus de 98 % des insecticides pulvérisés et 95 % des herbicides atteignent une autre espèce que celle ciblée au départ car ils se répandent dans des champs agricoles entiers.

Les victimes les plus emblématiques de ce désastre sont les abeilles. Inutile de remonter des années en arrière pour le constater. En septembre 2016, plus de 2,5 millions d’abeilles soit 46 ruches ont été décimées à la suite d’une campagne d’épandage aérien d’un pesticide controversé, le Naled, afin d’éliminer les moustiques porteurs du virus Zika.
Même si les pesticides utilisés en agriculture sont les plus meurtriers, ils ne sont pas les seuls responsables… Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous recommandons l’excellent film-documentaire suisse de Markus Imhoof : « Des Abeilles et des hommes ». Entre 50 et 90 % des abeilles ont disparu depuis quinze ans… Âmes sensibles s’abstenir !
Sans compter les autres espèces vivantes elles aussi touchées :

  • oiseaux (insectes contaminés, absorption des pesticides par les pattes ou la peau),
  • amphibiens (développement de l’hermaphrodisme, infections et malformations),
  • poissons et autres espèces aquatiques (perturbateurs endocriniens, mécanisme de reproduction).

Au fil du temps, une application répétée de produits chimiques augmente la résistance des ravageurs voire même facilite leur réapparition ! Un des principaux problèmes posés par les insecticides est l’apparition d’insectes résistants. D’autant plus que l’élimination des insectes entomophages (insectes prédateurs qui se développent aux dépens d’autres insectes) par les pesticides a pour conséquence d’éliminer les agents de lutte naturelle contre certaines populations d’insectes.
Début août, les agriculteurs américains donnent l’alerte suite à l’invasion de l’aleurode du tabac (Bemisia tabaci) dans les cultures de coton, de melons, de tomates et de haricots. Normalement présents en nombre suffisant, ces insectes sont devenus résistants à la majorité des pesticides à la suite d’une mutation. Ce sont les pesticides eux-mêmes qui leur ont permis de développer un système nerveux plus résistant à l’agression d’un agent précis. C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue…

pesticides lutte contre insectes

 

Risques sanitaires des pesticides

De nombreuses études menées à travers le monde ont montré les dommages des pesticides sur le corps humain et ont prouvé que l’exposition aux pesticides, de manière générale, est nocive pour la santé humaine.

La toxicité dépend :

  • du type de pesticide utilisé,
  • du temps d’exposition,
  • de l’état de santé de la personne…

Les enfants, les femmes enceintes et les malades sont les plus sensibles. Gardons à l’ esprit que nous sommes quotidiennement exposés à ces produits chimiques toxiques :

  • dans les aliments,
  • dans l’air que nous respirons,
  • dans les parcs de la ville,
  • sur la terre,
  • dans l’eau…

Les résultats de tests effectués montrent qu’une exposition à de faibles doses mais constante pendant plusieurs années peut être tout aussi néfaste que si elle est concentrée en une seule dose.

Les pesticides les plus toxiques pour les humains sont actuellement utilisés en Chine, en Afrique et en Inde. Ils sont, pour la plupart, interdits ailleurs car déclarés trop dangereux.

pesticides usage en agriculture

Selon l’OMS, 2 millions de personnes sont empoisonnées chaque année suite à une exposition directe ou indirecte aux pesticides. Parmi elles, 3/4 vivent dans des pays en développement.
L’EPA (Environmental Protection Agency) a ainsi mené plusieurs études sur la toxicité de ces produits estimés très dangereux. Parmi eux, le DDVP ou Vapona, interdit pour un usage domestique pendant des décennies aux États-Unis et en Argentine, mais encore utilisé dans différents pays du monde dans l’irrigation des cultures de tabac, des terrains de golf, des parcs publics… Seuls 3,5 grammes de DDVP sont suffisants pour engendrer la mort chez un individu de 70 kilos.

Des études menées par la Société médicale et Pharmaceutique du Chili, et financées par l’Université du Wisconsin-Madison, ont conclu qu’ « une forte proportion de la population humaine court un risque considérable de troubles de la reproduction ou de développement, qui peuvent se manifester par l’infertilité, l’avortement, des malformations physiques ou des déficiences neurologiques, endocriniennes ou immunitaires ».

pesticides contamination des milieux

En Malaisie, les travailleurs au sein des palmeraies souffrent de troubles graves comme des malformations fœtales, des problèmes hormonaux et de fertilité, une vulnérabilité à d’autres maladies… Un produit est particulièrement dénoncé : l’Endosulfan, un insecticide chimique qui agit directement sur le système nerveux, mais également le Paraquat qui endommage les voies respiratoires, provoque des saignements et des ulcères intestinaux.

En France, l’une des grandes utilisatrices de pesticides dans le monde, les agriculteurs sont les premiers touchés. On observe des hémopathies malignes, des cancers de la prostate ou de la peau, des tumeurs cérébrales, des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, des troubles de la reproduction et du développement de l’enfant… Pour plus d’informations sur le sujet, voir l’excellent « Cash Investigation, Produits chimiques : nos enfants en danger ».

pesticides risques sur la santé

Conséquences économiques liées à l’utilisation massive de pesticides

Chaque classe de pesticides implique un ensemble spécifique de précautions. Les effets indésirables sur l’environnement ont conduit à plusieurs interdictions au fil des ans ou à une simple limitation d’utilisation.

Cependant, l’utilisation de pesticides obsolètes et interdits a augmenté dans certains pays européens. Actuellement, 500 000 tonnes de pesticides périmés sont éparpillées dans le monde, la plupart en Afrique. Selon la FAO, l’élimination des pesticides périmés coûte entre 3 et 5 dollars par kilogramme ou litre de pesticide.

pesticides maladies des paysans

Plusieurs études ont prouvé que le bilan économique des pesticides est très négatif. En 2016, deux scientifiques français estiment ce coût, incluant les dépenses « cachées » :

  • coûts sanitaires liés aux pesticides aux USA en 2005 : 15 milliards de dollars par an ;
  • coûts environnementaux pour les USA : 8 milliards de dollars par an ;
  • coût des décès par cancers attribuables aux pesticides ;
  • coût de l’action réglementaire gouvernementale pour évaluer et enregistrer les pesticides ;
  • coûts de « protection » qui incluent l’achat des protections pour les utilisateurs ou les surcoûts d’achat d’une alimentation sans pesticides ;

Le système lié aux pesticides semble générer plus de coûts économiques qu’il ne procure de bénéfices (The Hidden and External Costs of Pesticide Use, Denis Bourguet et Thomas Guillemaud (INRA), Sustainable Agriculture Reviews, 2016).

Déjà au début des années 1990, les pesticides rapportaient environ 27 milliards de dollars par an à l’économie américaine, pour 40 milliards de dollars de dépenses…

usage massif de pesticides

Les projets et solutions de l’OMPE : comment réduire la pollution par les pesticides ?

Malgré les études et rapports du monde entier, aucune mesure concrète et efficace n’est mise en œuvre : le problème persiste et s’aggrave.

En termes de santé humaine, certains symptômes se déclarent plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’exposition, rendant la maladie, comme l’empoisonnement, difficile à diagnostiquer, dans le cas d’expositions modérées mais continues. Pourtant, nous nous devons de trouver des solutions.

Changer notre relation aux espèces animales

Le mot « pesticide » vient du suffixe latin -cide, « tuer », et de « pestis » qui signifie « maladie contagieuse, épidémie, peste ».
Notre relation à l’espèce animale ne s’arrêterait donc qu’à cela : repousser, détruire et combattre les ravageurs et les espèces indésirables ? Ne pouvons-nous pas revenir vers la relation première qui (ré)unissait l’Homme et la nature ?
L’homme considère systématiquement les insectes comme des espèces nuisibles. Pourtant, les abeilles domestiques et sauvages contribuent à la pollinisation de 80 % des espèces de plantes à fleurs. La mouche, quant à elle, participe à la pollinisation d’environ 10% des cultures maraîchères. Même la cicadelle a son utilité dans la chaîne écologique !
Une lutte sans merci semble s’être engagée entre l’homme du XXIème siècle et l’insecte…

biopesticides alternative

L’utilisation de biopesticides comme alternative

le mot « biopesticide » est un terme créé récemment, tant nouveau que nécessaire, sur lequel il est essentiel de construire une base solide. Chaque jour, l’agriculture et l’environnement exigent une alternative aux pesticides traditionnels.

Les biopesticides sont des méthodes biologiques, organismes vivants ou des dérivés composés de molécules naturelles, biodégradables et sans danger pour l’homme. De plus en plus appréciés, ils sont moins chers et plus efficaces sur le long terme.

Les biopesticides peuvent prendre la place des pesticides mais il est nécessaire de faire avancer la loi afin de réglementer et de garantir l’efficacité de ces traitements et leurs procédés de fabrication…

réduction pesticides

Changer notre culture agricole

L’une des solutions contre le recours aux pesticides passe par le changement de notre culture agricole. En 50 ans, 75% de la biodiversité cultivée a disparu d’après la FAO.

Dans cette course folle au rendement, les « nouvelles » semences homogènes et stables ont été répertoriées dans un catalogue officiel pour la mise sur le marché. Mais où sont donc passées les semences paysannes, ni hybrides ni OGM et qui s’adaptent à leur environnement sans grand renfort d’engrais et de pesticides ?

Au lieu de prendre le problème à l’envers en sélectionnant des plantes adaptées aux intrants chimiques, choisissons d’abord celles capables de supporter la sécheresse ou l’excès d’eau, pour retrouver dans nos champs une vraie biodiversité, capable de freiner considérablement la croissance des ravageurs. Car un champ de blé à l’incroyable diversité génétique réagira toujours mieux aux insectes et aux maladies qu’un champ de clones…

agriculture respect nature

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