Pendant des milliers d’années, les Hommes ont joué un rôle plus qu’important dans la déforestation. À travers l’histoire, un empire après l’autre, ils ont coupé des forêts entières pour construire bateaux et maisons. Une fois dévastées, ces forêts ont eu besoin de 1000 ans ou plus pour recréer une biodiversité, tandis que certaines ne s’en remettront jamais, comme dans certaines parties de Méditerranée, du Moyen-Orient et de la Grande-Bretagne.
Le constat : les forêts perdent du terrain !…
Même si la déforestation est d’abord signe de destruction d’arbres, elle a également un grand impact sur l’environnement. Ainsi, de nombreuses espèces dépendent de ces arbres : s’ils disparaissent, c’est tout un pan de biodiversité qui disparaît. L’eau, l’air, les populations autochtones et les économies nationales sont aussi touchés car l’avenir des personnes et des forêts sont intimement liés.
Déforestation et agriculture
Les forêts tropicales d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud sont coupées et brûlées selon « la culture sur brûlis» à un rythme alarmant pour des usages agricoles notamment, à petite et grande échelle. Elles sont ensuite remplacées par d’immenses plantations de palmiers à huile (Elaeis guineensis). Ces incendies sont souvent hors de contrôle. Durant les années 1997 et 1998, des incendies gigantesques, résultat de vastes cultures sur brûlis dans des forêts touchées par une grande sécheresse, dévastent l’Asie du Sud : près de 800 000 hectares de forêts sont partis en fumée et au moins 60 000 personnes sont tombées malades.
Environ 14 millions d’hectares de forêt tropicale sont perdus chaque année. On estime que l’agriculture est responsable de 80% à 85% de cette destruction. Les activités varient selon les pays. Par exemple, l’élevage de bétail et l’agriculture à grande échelle sont les plus grands facteurs de déforestation en Amérique latine, tandis que le développement du palmier à huile, l’agriculture intensive, et la production de pâte et de papiers sont les principaux moteurs de l’Indonésie.
Et c’est sans compter sur l’élevage bovin, responsable de 80 % de la déforestation amazonienne, soit 14 % de la déforestation annuelle de la planète.
Déforestation et bois illégal
Dans le cadre d’une exploitation forestière illégale, le bois est coupé, transporté, vendu ou acheté en violation des lois nationales. Le processus lui-même peut être illégal : corruption pour avoir accès aux forêts, bois protégé ou en voie de disparition…
L’exploitation forestière illégale entraîne des pertes de milliards de dollars. Les régions les plus touchées sont :
- l’Amazonie,
- l’Afrique centrale,
- l’Asie du Sud-Est,
- la Russie
- les Pays baltes.
Les gouvernements de ces régions sous-estiment très souvent la situation, en partie parce qu’elle leur convient. Autant parce qu’ils ont besoin de la terre pour les cultures ou pour l’argent reçu de la vente directe du bois. Par exemple, le gouvernement Estonien soutient que 1% du bois coupé sur son territoire est illégal. De nombreux groupes environnementaux l’ont, quant à eux, estimé à 50%…. En Indonésie, l’exploitation forestière illégale représentait 40% en 1998. Au Brésil, 80% de l’exploitation forestière en Amazonie viole les contrôles du gouvernement (ou plutôt le gouvernement ne fait rien pour contrôler l’exploitation forestière illégale sur son territoire).
Inutile de dire que de nombreux arbres sont directement brûlés via des incendies criminels.
Déforestation et impact environnemental
Les arbres stockent l’eau et la rejette dans l’atmosphère (ce processus est appelé la transpiration végétale). Ce cycle de l’eau constitue une part importante de l’écosystème car beaucoup de plantes et d’animaux en dépendent. Toute diminution de la forêt est un problème pour l’écosystème forestier. Lorsque les arbres sont coupés, rien ne peut retenir l’eau, conduisant ainsi à un climat plus sec, tout en provoquant une érosion car aucune racine ne retient le sol.
La déforestation conduit à une augmentation importante de dioxyde de carbone (CO2), l’un des principaux « gaz à effet de serre ». En effet, les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème. Une fois coupés, les arbres relâchent le carbone dans l’atmosphère, contribuant ainsi au changement climatique. La déforestation provoque des rejets de CO2 à hauteur de 20% des émissions mondiales !
Si les pays industrialisés détruisent de vastes étendues de forêt pour des gains économiques à court terme, ils ne pensent peut-être pas au changement climatique auquel ils participent. Cette déforestation pourrait conduire à une diminution significative des précipitations. Lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Buenos Aires, la Grande-Bretagne, en citant une étude menée par l’Institut de l’Écologie à Édimbourg, a suggéré que la forêt amazonienne pourrait être détruite en 50 ans en raison des changements de précipitations induits par le réchauffement de la planète.
Déforestation et impact sur l’Homme
Selon la FAO, 60 millions de peuples indigènes dépendent presque entièrement des forêts et 300 millions de personnes vivent dans ou aux alentours des forêts. Les zones riveraines sont donc particulièrement sensibles aux effets de la déforestation. En effet, la forêt agit comme une sorte d’éponge qui absorbe les précipitations pendant les tempêtes tropicales, protège le sol et libère l’eau à intervalles réguliers. Ce type de régulation par les forêts modère les inondations et sécheresses.
Lorsque le couvert forestier part en fumée, l’eau coule rapidement dans les cours d’eau, augmente le niveau des rivières et expose des villages, des villes et des champs agricoles entiers aux inondations, en particulier pendant la saison des pluies. Pour endiguer cette situation, le Brésil s’est lancé dans une campagne de construction de barrages hydroélectriques, à travers la création de lacs de retenue de 1.500 km². Déjà dans les années 1970 et 1980, le cadre de vie des populations locales et la biodiversité des zones inondées avaient été mis à mal. L’ouverture de vastes voies d’accès et la création de villes pour les milliers d’ouvriers avait accéléré la déforestation.
Les projets et solutions de l’OMPE : comment protéger nos forêts ?
Il est vital d’arrêter – ou au moins de limiter de manière drastique – la déforestation mondiale qui s’est accélérée de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Mettre un terme au pillage du poumon de notre planète n’est plus une option mais une nécessité.
Le reboisement
La plantation d’arbres est une stratégie importante pour réduire les problèmes environnementaux. Un jeune arbre stocke en moyenne 11,3 kg de carbone atmosphérique par an. Selon certaines estimations, il est nécessaire de planter au moins 65 arbres pour compenser la quantité de carbone que chaque personne rejette dans l’atmosphère au cours de sa vie.
De nombreux pays en développement (et certains pays développés) ne disposent pas des ressources nécessaires pour un reboisement massif des forêts. Par conséquent, la firme britannique « Biocarbon Engineering » a conçu un programme de reboisement grâce à des drones qui permettraient de planter 10 000 arbres par jour, soit au moins un milliard d’arbres par an à l’aide de cette technologie. Grâce à ce système, 36 000 graines peuvent être plantées par jour. Selon Lauren Fletcher, « La seule manière d’attaquer ce problème à la racine est d’utiliser des techniques inédites, qui n’étaient pas possibles ou pas envisageables par le passé. En utilisant une approche à la fois technologique et responsable, on peut véritablement espérer apporter une solution à la dimension du problème ».
D’autres initiatives mondiales de restauration des forêts ont vu le jour. Le Défi de Bonn est un projet visant à replanter 150 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées d’ici à 2020. Commencé en 2011, le Défi de Bonn a dépassé le chiffre de 100 millions d’hectares en 2016, dont 55,3 millions d’hectares en Afrique.
D’autres pays ont déjà annoncé leur engagement, y compris le Mexique (7,5 millions d’hectares), les États-Unis (15 millions) et l’Argentine (1 million).
L’Équateur a établi en 2015 un record mondial en matière de reforestation en plantant 647 250 arbres de plus de 200 espèces différentes en un seul jour. Le reboisement se convertit également en un moyen de lutte contre l’effet de serre et une maison pour certaines espèces d’animaux, de plantes et de micro-organismes. Mais, même s’il peut conduire à des résultats similaires à la forêt d’origine, il ne peut en reproduire la riche diversité et la complexité.
Une vraie politique agricole locale contre la déforestation
En Haïti, où il ne reste que 2 % de la forêt originelle, un programme financé principalement par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) favorise la culture des arbres par les agriculteurs. Chaque année, grâce à ce projet agroforestier, les pépinières d’Haïti distribuent 70 millions de plantes à 45 000 petits agriculteurs. Elles peuvent alors être vendues en tant que bois de chauffage ou de construction. Cette initiative a eu pour effet secondaire de freiner l’érosion de la terre qui a dévasté les forêts d’Haïti.
Sans véritable politique agricole locale, comment empêcher ces sociétés forestières multinationales de venir piller les forêts ? Incapables d’exploiter les forêts de leur pays (Canada, États Unis) protégées par des lois strictes, elles viennent profiter de la législation inexistante ou ambiguë de ces pays.
Les forêts, sont des formations végétales indispensables à la vie sur Terre. De plus, la forêt abrite de nombreux « points chauds » de biodiversité et joue un rôle prépondérant dans la fixation du CO2 que nous émettons massivement par nos activités quotidiennes et qui perturbe dangereusement notre climat (d’ailleurs, 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts).
Indépendamment des aspects techniques de la forêt et du changement climatique, et sur ce qui concerne les inventaires de carbone dans la forêt et l’évaluation de son rôle dans le cycle du carbone, dans l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets.
Malheureusement avec les feux de forêt pas toujours accidentels, l’exploitation illégale du bois et l’expansion agricole sont les principales causes de déboisement de la foret.
Nous devons tout faire pour protéger les arbres qui se nourrissent pour nous nourrir, qui respire pour nous purifier