L’eau est essentielle pour toutes les formes de vie, ce qui en fait l’une des ressources les plus précieuses de la nature. Elle représente près de 1.360 millions de km3 soit 1360 milliards de litres. Chaque être humain disposerait donc de 250.000 millions de litres d’eau. Dans ces perspectives, l’eau apparaît comme une ressource illimitée… Pourtant, il n’en est rien car seulement 3 % de cette masse liquide est potable.
Le constat : et si on prenait la pollution de l’eau au sérieux ?
Quand commence véritablement la pollution de l’eau ? En règle générale, elle se fait par l’introduction directe ou indirecte dans les eaux souterraines ou les cours d’eau (rivières, mers, lacs…) de diverses substances pouvant être considérées comme des polluants. Les écosystèmes ont naturellement la capacité de s’en débarrasser et de retrouver leur équilibre si ces polluants se trouvent en petites quantités. Mais dès lors qu’ils dépassent la capacité d’absorption du système, le problème de pollution de l’eau commence…
Les activités humaines sont responsables de la pollution des rivières, des nappes et des lacs, entraînant la disparition d’une végétation naturelle et la diminution de la quantité d’oxygène, essentielle pour les poissons et autres animaux aquatiques. Si cette pollution de l’eau douce présente des conséquences catastrophiques sur l’environnement, elle n’en touche pas moins les hommes : plus de 5 millions de personnes meurent chaque année de l’eau potable contaminée, la plupart, sinon 99%, vivant dans les pays sous-développés.
Pire, les polluants de l’eau sont aussi nombreux que variés…
La pollution de l’eau par l’agriculture
L’agriculture est la principale utilisatrice des ressources en eau douce, en absorbant plus de 70% de l’eau consommée dans le monde. Excluant l’eau perdue par évaporation, le reste de l’eau utilisée dans l’agriculture se recycle sous forme d’eaux de surface et/ou d’eaux souterraines.
Cependant, l’agriculture est à la fois cause et victime de la pollution des ressources en eau. Responsable de par ses rejets de polluants dans les eaux de surface et/ou les eaux souterraines, la salinisation et l’engorgement des terres irriguées. Victime de par l’utilisation des eaux usées et polluées, la contamination des cultures et les maladies des travailleurs agricoles.
La pollution de l’eau par l’industrie
Au cours de la révolution industrielle, l’augmentation des biens de consommation et les processus de production ont nécessité l’utilisation d’une grande quantité d’eau pour le traitement des matières premières. Les déchets de ces procédés ont été rejetés dans les cours d’eau naturels, entamant le grave problème de la pollution de l’eau.
Les industries peuvent produire des substances hautement toxiques :
- cuivre,
- zinc,
- plombe
- mercure…
Ces métaux sont souvent cumulatifs : une consommation répétée en petites quantités peuvent agir sur les tissus des organismes. Ainsi, les dérivés de mercure perturbent la fonction des organes vitaux (cœur, cerveau, reins, foie…) et sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
Ces eaux polluées finissent généralement dans la mer, absorbées par les poissons qui deviennent à leur tour des agents toxiques. Ainsi, le mercure est particulièrement redouté pour sa haute toxicité et sa faible biodégradabilité sur les êtres vivants. Dans certains cas, le taux de mercure peut être 100.000 fois plus élevé dans l’organisme d’un poisson vivant dans des eaux polluées !
La pollution de l’eau touche également la production de moules. En 2014, une étude réalisée par le Laboratoire central environnemental de l’EPFL révèle que, sur 13 échantillons de moules du commerce, chacun contient en moyenne 37 microparticules de plastique pour 100g de chair de moule, peu importe leur provenance géographique (Pays-Bas, France, Italie, Espagne…). Les principaux résidus retrouvés sont du polypropylène, du polyéthylène et du nylon !
70% des déchets industriels produits dans les pays développés et industrialisés sont rejetés dans la mer sans aucun traitement. Les chiffres augmentent encore un peu plus si nous parlons des pays du tiers-monde. En dépit d’avoir une industrie développée, les systèmes de traitement des déchets sont plus précaires et 90 % des déchets rejetés à la mer n’ont subit aucun traitement de dépollution.
La pollution de l’eau par les activités domestiques
Les déchets sont les principaux polluants dus à nos activités domestiques. Jetés dans l’environnement, ils sont alors entraînés par les cours d’ eau, jusque dans les océans, où ils mettront des milliers d’années à se dégrader.
La pollution de l’eau est également engendrée par les eaux usées domestiques chargées de :
- graisses,
- débris organiques,
- détergents,
- solvants
- matières organiques azotées
- germes fécaux.
On estime qu’une personne produit 70 à 90 g de matières en suspension dans l’eau, chaque jour.
La pollution de l’eau par les médicaments
Depuis plusieurs années, la pollution de l’eau par les rejets industriels est la principale préoccupation des chercheurs. Mais de plus en plus aujourd’hui,un autre type de pollution est pointé du doigt : les médicaments (antidépresseurs, antibiotiques, anti-inflammatoires, anticancéreux…). Ces substances, présentes dans l’urine et les matières fécales, atteignent les usines se chargeant des eaux usées, dont le traitement est insuffisant pour éliminer les résidus de médicaments dans leur intégralité.
Ainsi, on retrouve en moyenne plus de 20 médicaments de composition différente dans les eaux usées, selon le pays et la consommation. Qu’en est-il des conséquences de cette exposition, en particulier sur les personnes les plus fragiles, via l’eau du robinet et l’alimentation, mais également sur la faune et la flore ? Les études sont encore trop peu nombreuses pour analyser les 110.000 molécules susceptibles de poser problème selon la Commission européenne.
Les projets et solutions de l’OMPE : comment sauver l’eau ?
Dans les pays développés, des lois strictes régissent la protection de l’eau potable. Malheureusement, les bonnes intentions ne sont pas toujours accompagnées de façon continue et ne s’inscrivent presque jamais sur le long terme. La première solution est simple : faire respecter les lois existantes. Au-delà de la loi, il existe des solutions pratiques qui peuvent être utilisées par la société et par vous-même, en tant qu’individu.
La réduction des engrais et pesticides pour diminuer la pollution de l’eau
La réduction de la pollution de l’eau causée par l’excès d’engrais chimiques et de pesticides peut passer par :
- La réduction de l’utilisation de fertilisants et de pesticides pour entretenir pelouses et parcs dans les zones urbaines et suburbaines.
Les principaux engrais chimiques rencontrés dans les villes sont les nitrates et les phosphates, présents dans les herbicides, les insecticides et autres produits phytosanitaires.
- L’amélioration du traitement des eaux usées.
Parmi les principaux polluants détectés dans les eaux des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse, les pesticides et les herbicides mettent en danger les milieux aquatiques et la ressource en eau destinée à l’alimentation en eau potable. Selon une étude de l’Association Santé Environnement France de 2010, sur 1097 points d’observation de la qualité des eaux de surface, seuls 10% des cours d’eau sont sans pesticides !
- L’arrêt de la destruction des zones humides, ou mieux leur restauration lorsqu’elle est possible.
La pression urbaine est une cause majeure de la destruction de ces milieux intimement liés à l’eau et à sa dynamique. Les milieux humides influent grandement sur les cycles de l’eau et jouent un rôle de « filtre » particulièrement important. Au cours du dernier siècle, plus de la moitié des milieux humides a été détruite, les engrais et les pesticides se retrouvant, après lessivage, au sein des zones humides.
La réduction de la déforestation pour protéger l’eau
Les forêts agissent comme une éponge pour absorber les pluies et aident à reconstituer les nappes phréatiques. Lorsque tous les arbres sont abattus, l’écosystème forestier meurt et ne peut plus rendre ce service. L’eau de pluie se rend alors directement dans les ruisseaux, accumulant et transportant la pollution des sédiments des cours d’eau avoisinants.
Pourtant les 2/3 des grandes villes des pays en développement dépendent des forêts pour leur approvisionnement en eau potable.
L’exploitation des ressources naturelles est un acte auteur de la pollution.