Gilles Lazzarini, président de l’association OMPE répond à France Culture le 28/12/2016
Pourquoi le guépard court à son extinction ?
Le guépard a vu sa population chuter de 100 000 représentants de l’espèce dans le monde au début du XX siècle à 7100 aujourd’hui.
Un constat alarmant révélé il y a quelques jours, sur la situation du guépard et les nombreux dangers le menaçant d’une extinction imminente si nous ne faisons rien.
Le constat publié par les américains de la revue PNAS
Les auteurs de la Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) ont publié cette semaine un rapport sur la disparition rapide et brutale du guépard.
Le guépard, espèce plus fragile que le pensaient les chercheurs jusqu’à lors est clairement menacé d’extinction.
Il occupe aujourd’hui seulement 9% du territoire qui a longtemps été le sien.
77% de ce nombre vit hors des zones protégées, les chercheurs craignent une sous-estimation des menaces envers le guépard par le manque de connaissance de ce territoire.
Désormais beaucoup d’experts et d’associations mettent en avant la nécessité absolue de passer cette espèce sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) de « vulnérable » à « en danger », cela permettra de mettre en place des moyens afin de garantir sa protection mais ce sera loin d’être suffisant.
Le guépard asiatique a quant à lui déjà quasiment disparu avec seulement 43 individus présents en Iran.
Une situation grave quand on sait qu’en deçà d’un certain nombre la mortalité est plus élevée.
Plusieurs facteurs en causent
Le plus rapide des prédateurs, capable de réaliser des pointes à 120 km/h, a besoin de grands espaces et souffre de la concurrence d’autres prédateurs féroces tels que les lions ou les léopards.
La raréfaction des antilopes, ses proies, pose un grand problème, chassées par d’autres animaux mais aussi par les hommes.
Sa vie hors des zones protégées le rend plus vulnérable à la déforestation et donc à la destruction de son habitat naturel.
Les guépards vivent sur des zones éparpillées, rendant difficile le renouvellement du sang lors des accouplements, la consanguinité l’affaibli et rend les progénitures de moins en moins viables.
Les assauts des braconniers dont ils sont victimes et qui surviennent hors des zones protégées est incessant.
Les bébés quant à eux font l’objet d’un commerce juteux et sont très prisés par les pays du golfe.
Le guépard est tué par les habitants résidants à proximité de ces animaux pour sa peau ou parce qu’il menace les élevages.
Un acharnement et plusieurs facteurs pour une seule espèce, cible et victime d’attaques de toutes parts.
Des solutions envisagées par les experts
Selon Sarh Durant de la société zoologique de Londres il faudrait mettre en place une incitation financière auprès des communautés d’humains vivants à proximité y compris hors des zones protégées.
Chez OMPE nous pensons qu’il faudrait aussi imaginer des solutions performantes comme des zones super protégées, d’une grande étendue qui permettrai au guépard d’être à l’état semi-sauvage et sous protection et surveillance.
Cela permettra à ce bel animal qui a besoin de se reproduire sans risquer la consanguinité de perdurer en paix loin des braconniers.
A ce jour des associations procèdent à des inséminations afin d’aider l’espèce.
Loin des hommes qui ne le menaceraient plus, ni lui ni ses proies, le nombre d’individus pourra considérablement augmenter.
Seulement quelques décennies si nous n’agissons pas
Si nous ne faisons rien, quelques décennies suffiront au guépard d’Asie à le rayer de la surface de la terre.
Des moyens doivent être mis en place afin que les guépards d’Afrique n’empreintes pas le même chemin, une nouvelle insupportable pour les défenseurs des animaux et pour une perte dont l’homme est clairement responsable.
Cette triste réalité est pourtant sans appel.
Car plus l’espèce est rare plus elle devient rare, mettons toutes les chances de son côté et menons les actions nécessaires à sa survie.