Les éléphants sont des mammifères souvent confondus à tort avec les pachydermes, auxquels ils appartenaient auparavant. Cet animal présente trois genres différents : les Éléphants d’Afrique (Loxodonta), les Éléphants d’Asie (Elephas) et les Mammouths (Mammuthus). Chacun d’entre eux incluant plusieurs sous-espèces. Apprenons-en un peu plus sur ces éléphants, faisant malheureusement partie de la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
L’éléphant, un animal intelligent aux nombreux records…
L’éléphant est avant le plus grand animal terrestre vivant aujourd’hui. Un éléphant adulte peut peser jusqu’à 7500 kg, l’éléphant le plus lourd atteignant 12,2 tonnes ! Habituellement, il peut vivre entre 50 et 70 ans. Certains ont pu atteindre 80 ans voire dépasser les 90 ans. A la naissance, un éléphanteau pèse 115 kg en moyenne. La période de gestation dure de 20 à 22 mois, faisant d’elle la deuxième plus longue gestation de tous les autres animaux sur la Terre, après celle du requin-lézard (jusqu’à 3 ans et demi) et de la baleine bleue (11 mois et demi).
L’éléphant bat un autre record : celui du plus grand cerveau du monde parmi les mammifères terrestres. Ainsi, son cerveau pèse en moyenne 5 kg. L’éléphant est un animal intelligent qui présente différents comportements allant de l’adoption à un comportement altruiste, joueur et éprouvant de la compassion. L’éléphant fait partie des animaux herbivores qui se nourrissent d’herbes, d’arbustes et d’écorce d’arbres. Il consomme en moyenne 200 kg de nourriture par jour, soit 10 % de son poids corporel et a besoin de boire 100 à 200 litres d’eau quotidiennement.
L’importance de l’éléphant dans notre écosystème
L’éléphant d’Afrique est en grave danger. Des études récentes indiquent que ces mammifères imposants pourraient disparaître en une décennie. La Nature et les humains ne peuvent se permettre de laisser disparaître l’un des animaux les intelligents, capable de se reconnaître et de s’identifier, de s’organiser en groupe et de montrer ses sentiments. Nul doute que leur disparition ouvrirait une brèche irréversible dans laquelle s’engouffreraient gorilles, chimpanzés…
La perte de l’éléphant modifierait gravement le reste de son habitat car il s’agit d’un animal fondamental pour de nombreuses autres espèces. Il élimine un bon nombre de végétaux qui, sans lui, auraient tendance à « envahir » le paysage. En s’occupant notamment des buissons, il favorise la repousse de l’herbe indispensable pour la survie des autres animaux. De plus, l’élimination de ces buissons limite la prolifération des nids des mouches tsé-tsé qui s’y trouvent et qui véhiculent de graves maladies.
Les éléphants jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les incendies. Dans la mesure où ils font office de « débroussailleurs », en entretenant tous les sous- bois, ils limitent le risque d’incendies.
Fragmentation et destruction de l’habitat mettent en péril les éléphants
Le conflit entre les humains et les éléphants de Sumatra dure depuis plusieurs décennies. Et les éléphants sont en train de perdre la bataille. Les villageois et les agriculteurs ne les tuent pas pour la nourriture mais pour conserver leurs maisons et leurs cultures en sécurité. Le triste résultat est un abattage combiné à la destruction de leur habitat, causant la perte de 80 % de sa population depuis 1930, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). C’est dans la province de Riau qu’avait été enregistré le plus grand nombre d’éléphants sur l’île au cours des années 1980. La population est passée de 1342 en 1984 à 201 en 2007. Le principal problème dans ce conflit est la lutte pour la terre. L’habitat des éléphants sont les terres basses non montagneuses, un paysage relativement plat en dessous des 300 mètres d’altitude. Ce genre d’espace est aussi le meilleur et le plus prisé pour les cultures. Les petites exploitations individuelles ne semblent pas être le gros problème. Mais quand il est associé à la destruction de centaines d’hectares de forêts par les grandes entreprises pour créer des plantations de palmiers à huile, les éléphants sont alors laissés sans terre et envahissent les villages en quête de nourriture.
L’un de ses aliments préférés est le cœur de palmier, le même que celui que nous mangeons. Pour l’attraper, l’éléphant abat l’arbre. Un manque à gagner pour les agriculteurs lorsqu’on sait que l’huile de palme est l’une des cultures les plus lucratives à Sumatra… D’autant plus que les animaux recherchent habituellement leur nourriture la nuit. Les éléphants sont le plus souvent empoisonnés.
La population locale semble partagée. Très fière de l’éléphant de Sumatra, elle le considère comme une partie de son identité nationale. Aucun villageois ou agriculteur ne pense que tuer un éléphant qui menace sa maison finira par éteindre l’ensemble de la population. Certaines ONG, comme la Sumatran Elephant Conservation Initiative (SECI), tentent de changer la manière dont les populations locales interagissent avec les éléphants en présentant aux villageois et aux agriculteurs de la province de Riau différentes alternatives à l’abattage des éléphants. C’est ainsi qu’ils ont mis en place des obstacles qui déclenchent une alarme lorsqu’un éléphant touche un câble. La SECI aide les populations locales à installer des clôtures électriques, construit des stations de surveillance et munit certains éléphants d’appareils permettant de suivre leurs mouvements et de les éloigner si besoin.
Commerce illégal d’ivoire : une activité lucrative et cruelle
Le commerce de l’ivoire, en dépit de son interdiction depuis 1989, est en pleine expansion, selon l’organisme chargé de contrôler le trafic d’animaux sauvages, Traffic. La Chine, les États-Unis et le Japon sont les principaux destinataires de ce marché noir. La Chine représente à elle seule plus de 70 % de la demande mondiale d’ivoire. La République démocratique du Congo, le Cameroun et le Nigeria sont les pays d’origine de ce précieux trafic. Le manque de contrôle et les avantages qu’il peut apporter encouragent de plus en plus les braconniers : si, en 1989, un kilo d’ivoire valait environ 75 euros sur le marché noir, il dépasse largement aujourd’hui les 500 euros.
La façon la plus efficace pour lutter contre cette situation est de s’attaquer à l’origine même de la contrebande, trop difficile à éradiquer une fois arrivée sur le marché international. Les analyses ADN peuvent être d’une grande aide pour déterminer la zone géographique d’où proviennent les défenses braconnées. C’est ainsi que, en analysant l’ADN des défenses d’éléphants destinées au trafic, des scientifiques ont pu reconstituer les circuits de ce commerce illégal. Ces travaux ont permis de mieux organiser la lutte contre le braconnage et le trafic d’ivoire, en ciblant les points principaux des abattages d’éléphants.
En septembre 2016, au cours de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), certains pays africains ont demandé un assouplissement des règles du commerce de l’ivoire :
- Zimbabwe,
- Botswana,
- Namibie
- Afrique du Sud
A défaut de l’obtenir, ils ont émis l’idée d’instaurer un « commerce légal » d’ivoire… dans le but d’arrêter le braconnage ! L’OMPE s’y oppose bien entendu et demande l’arrêt de tous les commerces d’ivoire, aussi « légaux » soient-ils, car la levée de l’interdiction ne résoudra pas le problème. Si la réglementation aurait potentiellement pour effet de limiter les activités illégales, elle ne pourra mettre fin au braconnage des éléphants.
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