Tempêtes 2017-2018 : événements naturels ou dérèglement climatique ?
L’année 2018 a commencé sur les chapeaux de roues avec près de 4 tempêtes en 3 semaines seulement : Eleanor, Carmen, Bruno et Ana. Le vent a ainsi soufflé très fort en France, provoquant d’importants dégâts matériels, la mort de plusieurs personnes et de nombreux blessés. Mais à quoi sont dues ces tempêtes : est-ce des événements naturels ou les conséquences d’un dérèglement climatique alarmant ?
La France balayée par les tempêtes
Depuis le 10 Décembre 2017, la France connaît une succession de tempêtes plus ou moins violentes. Ainsi, en 3 semaines seulement, près de 4 tempêtes ont balayé l’Hexagone et l’Europe. Voilà bien longtemps que les vents n’ont pas été aussi violents : 161 km/h sur l’Île de Ré, jusqu’à 181 km/h en Corse ou encore 147 km/h à Cambrai (Hauts-de-France). Ces tempêtes de début d’année 2018 ont ainsi eu d’importantes conséquences :
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Tempête Ana – 10 au 12 décembre 2017 : dégâts matériels estimés à 200 000 $US, 120 000 foyers affectés en France, échouage d’un ferry, risques d’avalanches, difficultés de circulation, annulation d’un tiers de l’ensemble des vols… ;
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Tempête Bruno – 26 décembre 2017 : 25 000 foyers privés d’électricité, chutes de branches et d’arbres ;
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Tempête Carmen – 31 décembre – 2 janvier 2018 : 1 mort, inondations et dégâts matériels ;
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Tempête Eleanor – 1er janvier 2018 : 7 morts, une trentaines de blessés et plusieurs personnes disparues, incendies et vents violents en Corse.
Alors y a-t-il plus de tempêtes qu’avant ? Est-ce dû à un phénomène naturel ou au dérèglement climatique ?
Tempêtes 2017-2018 : événements naturels ou dérèglement climatique ?
Selon certains scientifiques et météorologues, « la succession de 4 tempêtes rapprochées dans le temps en Europe n’est pas si exceptionnelle ». Il faut en effet remonter dans la décennie 1990-2000 puis pendant l’hiver 2013-2014 pour retrouver ce phénomène de tempêtes à répétition. De plus, la période de novembre à mars est la plus propice et celle qui concentre le plus de tempêtes hivernales. Doit-on pour autant considérer ces tempêtes comme normales ? Pas vraiment…
Alors que la France était balayée par les vents, d’autres pays ont connu des conditions climatiques extrêmes. Le Canada, par exemple, a connu une vague de froid sans précédent, enregistrant jusqu’à – 40°C ! Il faisait alors plus froid sur la côte est des États-Unis que sur la planète Mars… Autre fait exceptionnel : le Maroc et la chaîne de l’Atlas sont touchés par un phénomène de froid inhabituel, obligeant le gouvernement a mettre en place un plan de lutte contre le froid dont bénéficieront plus de 500 000 personnes.
Cette succession de phénomènes météo extrêmes est peu rassurante… Pour certains scientifiques et associations de protection de l’environnement, le lien entre intensification des tempêtes et réchauffement climatique est indéniable : « Le réchauffement climatique accentue les tempêtes dans la mesure où il contribue à faire monter le niveau des eaux » et participe à l’augmentation des précipitations, notamment en hiver. Une étude récente de l’Institut Potsdam de recherches sur les Impacts Climatiques prédit une élévation de 40 à 60 cm du niveau de la mer d’ici 2100, laissant présager la multiplication des tempêtes…