Supprimer les vols trop courts au profit du train : une bonne idée ?
La décision est encore à l’étude mais la liaison aérienne Amsterdam-Bruxelles pourrait bien disparaître. Si tel était le cas, elle pourrait être la première d’une longue liste d’autres vols ultracourts, jugés nocifs pour l’environnement. Contre 2h30 minimum en voiture, il est possible de rallier les capitales belges et hollandaises en à peine une heure. Mais ce n’est pas le seul vol aérien de très courte distance en Europe. Pour beaucoup, ces vols « saut de puces » sont une aberration pour l’environnement et devraient être supprimés au profit du train.
Des vols ultra courts et néfastes pour l’environnement
Les statistiques du trafic aérien sont vertigineuses : 36,8 millions de vols dans le monde en 2017, 4 milliards de passagers transportés et 26 000 avions de ligne en service. Malheureusement, l’avion est également le champion de la pollution avec des centaines de kg de CO2 rejetés dans l’atmosphère et une émission importante de particules fines à chaque vol. Si le développement des liaisons aériennes permet aujourd’hui de faire Paris-New-York en 8h ou encore de relier l’Outre-Mer et la métropole en 1 jour, tous les vols ne parcourent pas de grandes distances. C’est notamment le cas de la liaison Amsterdam-Bruxelles. Chaque jour, 5 vols entre les 2 aéroports sont proposés par KLM Royal Dutch Airlines, la compagnie aérienne des Pays-Bas. Séparées par plus de 200 km, ces 2 villes bénéficient d’un excellent réseau autoroutier et sont également reliées grâce au TGV qui parcourent la distance en 1h30 soit seulement 30 minutes de plus que le vol aérien Amsterdam-Bruxelles.
Mais, pour 30 minutes de trajet en plus, combien de kilos de CO2 et de particules fines sont rejetés dans l’environnement ? Nous savons que c’est au décollage que les avions brûlent le plus de kérosène, mélange d’hydrocarbures issu du raffinage du pétrole. A peine arrivés et déjà repartis, les vols de courtes distances multiplient les phases de décollage, causant ainsi d’importantes nuisances environnementales. Ces vols « sauts de puce » sont de plus en plus critiqués et certaines liaisons aériennes ont déjà été supprimées pour motif écologique.
Préférer le train à l’avion ?
Avant 2015, il était encore possible de rejoindre Bergerac et Périgueux (50 km) en avion. Supprimé depuis, d’autres sauts de puces ont connu le même sort. En Belgique, par exemple, la compagnie aérienne souhait instaurer une liaison entre les aéroports de Liège et Charleroi, séparés d’à peine 85 km ! Fin 2006, la région Wallonne finissait par interdire sur son territoire les liaisons aériennes de moins de 150 kilomètres. Mais elle autorise toujours les sauts de puce de la Wallonie vers les 2 autres régions du pays. Ainsi, certains vols font moins de 100 km…
Face à la suppression de certaines lignes aériennes, le train est souvent l’alternative la plus simple et la moins polluante, notamment sur les courtes distances. En effet, un passager en avion émet 140g de CO2/km contre 14g pour un passager en train. Ainsi, l’avion a une empreinte carbone 10 fois plus importante que l’avion. Malheureusement, le train peut aussi coûter 2 fois plus cher que l’avion dans certains pays européens. Des tarifs qui n’encouragent pas à boycotter les « sauts de puce »…