Stop au massacre des antilopes du Tibet !
Dans un précédent article, nous faisions un triste état des lieux des élevages d’animaux à fourrure, destinés à la fabrication de vêtements de luxe. Visons, chinchillas, lapins… font malheureusement partie des animaux les plus menacés par ce commerce barbare. Mais d’autres animaux, moins connus, sont également massacrés. C’est le cas des antilopes du Tibet. Déjà considérées comme menacées, elles font en plus l’objet d’une chasse sans merci pour prélever leur laine soyeuse.
Les antilopes du Tibet, des animaux menacés par l’homme
Les Pantholops hodgsonii ou antilopes du Tibet apprécient les grands espaces du plateau du Tibet, d’Inde et du Népal. Or, elles ne sont aujourd’hui plus tranquilles dans leurs montagnes. Depuis des années, les antilopes du Tibet sont chassées par l’homme pour leur laine, une des plus prisées du monde. Or, pour prélever cette laine soyeuse, les braconniers doivent tuer l’animal. Elle sera ensuite envoyée principalement en Inde pour être transformée en shahtooshs (« écharpes »). Les pays occidentaux sont les principaux acheteurs des shahtooshs. Une seule écharpe peut ainsi se vendre jusqu’à 20 000 € ! Un commerce barbare mais juteux qui attire plus d’un braconnier. Même s’il est interdit depuis 1979, des centaines d’antilopes du Tibet continuent encore d’être massacrées chaque année. A tel point que l’animal figure aujourd’hui dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), recensant les espèces animales en danger dans le monde.
Le braconnage des antilopes du Tibet a considérablement impacté la population de ces animaux : -50% au cours des 20 dernières années. Entre 100 000 et 150 000 antilopes du Tibet seulement sont aujourd’hui recensées. L’interdiction du commerce international du shahtoosh a toutefois permis de ralentir l’extinction de l’espèce et même d’augmenter le nombre d’individus. Les antilopes du Tibet seraient plus de 200 000 dans la Réserve naturelle du Changtang (Tibet). Pour autant, elles sont toujours considérées en danger de disparition en raison du commerce illégal, encouragé par la forte demande des acheteurs aisés occidentaux.
Comment l’Europe contribue au braconnage des antilopes du Tibet
La loi de l’offre et de la demande régit tous les marchés, y compris les marchés illégaux comme le braconnage (le 4ème marché illégal au monde avec 14 milliards d’euros par an). Malheureusement, l’Europe contribue largement au massacre des antilopes du Tibet pour leur laine. Les plus fortunés n’hésitent pas à payer plusieurs milliers d’euros pour des produits de luxe issus du commerce illégal de shahtooshs. Pour répondre à cette demande, environ 20 000 antilopes du Tibet sont tués chaque année. Au nom de la mode…
Il faut dire que certains États ne se mouillent pas pour interdire purement et simplement ce commerce illégal. En Inde, par exemple, le commerce des shahtooshs est toujours d’actualité malgré l’interdiction. La laine utilisée pour leur confection proviendrait notamment de Chine, pays où le braconnage serait encore « toléré »… Si les shahtooshs continuent de se revendre à prix d’or en Europe, les mesures anti-braconnage des ONGs semblent porter leur fruit. Espérons que la population d’antilopes du Tibet continue de croître au cours des prochaines années.