Sécheresse : une situation de crise sans précédent
En cette fin de Juillet 2017, la sécheresse mondiale continue sa rapide et alarmante progression. Après le Chili, l’Inde, l’Australie et les États-Unis, c’est au tour de l’Europe et à l’Italie notamment de faire face à des épisodes de sécheresse spectaculaires. Très récemment, une alerte a été lancée à Rome, qui connaît aujourd’hui la pire sécheresse en 60 ans. Cette crise sans précédent pourrait ainsi laisser des millions de personnes sans eau et affecter très fortement l’environnement.
L’Italie connaît une situation de crise sans précédent
La sécheresse qui touche la capitale italienne depuis plusieurs mois est due à de très fortes chaleurs et à un manque de pluie comme rarement vu en Italie. Si le pays doit compter depuis longtemps sur des épisodes de sécheresse de plus en plus longs et fréquents, la crise hydrique qu’il subit aujourd’hui est spectaculaire. Au cours des six premiers mois de l’année 2017, seulement 157 mm d’eau sont tombés sur le pays, contre 649 mm en 2016 ! A Rome, où la situation est critique, le Ministre de l’Environnement a confirmé qu’il pourrait de nouveau déclarer l’état d’urgence (comme en Juin 2017) afin de débloquer les différentes procédures d’aide, en particulier dans le secteur agricole. Il manque actuellement à l’Italie l’équivalent de 20 milliards de mètres cubes d’eau…
Cette sécheresse de grande ampleur qui touche actuellement l’Italie a donc obligé le gouvernement à rationner l’eau potable dans la capitale en décidant de couper l’eau à près de 1,5 million de personnes à partir du 28 Juillet 2017. Les habitants devront donc composer avec des mesures drastiques : les robinets seront fermés « huit heures par jour à tour de rôle selon les quartiers ». Le gouvernement a également annoncé qu’aucune dérogation ne sera accordée pour les bâtiments sensibles comme les hôpitaux et les casernes de pompiers.
Vers une catastrophe agricole ?
En plus de toucher Rome, le manque d’eau inquiète également d’autres régions d’Italie comme la Vénétie, l’Émilie-Romagne et la Sardaigne, qui demandent au gouvernement la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Avec 50 cm d’eau en moins par rapport à 2016, la situation du fleuve Po, le plus important fleuve italien, est alarmante. D’autant plus que 35% de la production agricole du pays dépend de lui ! Ainsi, les difficultés hydriques actuelles touchent de plein fouet les agriculteurs italiens : la production de céréales (maïs, tournesols, blés) est en baisse de 30% en Lombardie, les vignes souffrent dans le Nord-est du pays, tout comme les champs d’oliviers dans les Pouilles et en Calabre ou encore les tomates en Émilie-Romagne en manque cruel d’eau.
Lors d’un précédent article sur notre site consacré à l’accélération de la sécheresse mondiale, nous avions alerté sur les conséquences du changement climatique que nous connaissons depuis plusieurs années. Entre incendies de forêts quasi quotidiens (l’Italie doit également faire face à d’importants incendies), restrictions d’eau drastiques et catastrophe agricole et écologique, nous subissons aujourd’hui ces conséquences de plein fouet… Mais jusqu’à quand ?