Réchauffement climatique plus fort que prévu : une annonce prévisible
Près de 30 ans après le tout premier rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en 1990, les prévisions annoncées à l’époque se confirment. Dans ce rapport, les scientifiques prévoyaient notamment une augmentation de 3°C des températures mondiales en 2100. Non seulement nous suivons ce scénario catastrophe mais, pire encore, nous dépassons toutes les prévisions. Selon les dernières études, le réchauffement climatique s’annonce beaucoup plus prononcé que prévu. Des nouvelles inquiétantes mais qui étaient prévisibles…
+7°C en 2100 : le pire des scénarios
Depuis le début des rapports du GIEC sur le climat mondial, les prévisions concernant le réchauffement climatique sont de plus en plus alarmantes : +3°C en 2100 d’après le rapport de 1990, puis +3,6°C puis +4,8°C d’ici à la fin du siècle. D’autres études sont venues confirmer l’augmentation prochaine des températures et prévoient même un réchauffement plus important de la planète : +7°C en 2100. Quels que soient les chiffres et les scénarios envisagés, une chose est certaine : nous fonçons droit dans le mur si nous conservons notre modèle économique actuel. Face à l’urgence et à la pression qui pèse sur eux, les dirigeants mondiaux ont décidé de se réunir fin septembre 2019 pour le « Sommet Action Climat » au siège de l’ONU, à New York. Ce sommet, voulu par le secrétaire général des Nations unies António Guterres, n’était initialement pas prévu (la COP26 devant se tenir l’année prochaine).
Mais faut-il à chaque fois attendre le pire pour que les États daignent consacrer du temps à l’urgence climatique ? Combien de Marches pour le climat, combien de millions de personnes devront encore défiler à travers le monde pour exiger des États qu’ils prennent leurs responsabilités ? Si les dernières prévisions du GIEC sont alarmantes et semblent inquiéter « exceptionnellement » les chefs d’États, elles étaient totalement prévisibles.
Un manque cruel de décisions
L’aggravation du réchauffement climatique par rapport à ce qui était prévu est loin d’être le scoop de l’année en matière environnementale. Comment prévoir un réel mieux lorsque aucun des 195 pays signataires de l’accord de Paris ne respecte ses engagements. Réunis pour le « Sommet Action Climat », ils sont censés réviser à la hausse leurs plans contre le changement climatique. Alors même qu’ils ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs actuels !
Que doit-on espérer de la France en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre quand elle dépasse de 4,5% les objectifs qu’elle s’est fixés. Tous les secteurs, des transports au bâtiment en passant par l’agriculture, montrent des émissions supérieures aux objectifs. Et la situation n’est pas plus optimiste ailleurs. En d’autres termes, l’humanité n’a jamais autant rejeté de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le manque de volonté des États, l’absence de solutions efficaces et concrètes ou encore un accord de Paris peu contraignant pour les grands émetteurs de CO2 expliquent en partie la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. En attendant le « Sommet Action Climat », la Chine a augmenté de plus de 50% ses émissions de gaz à effet de serre en 10 ans. Les États-Unis (deuxième plus gros émetteur de CO2 au monde) seront quant à eux absents du sommet. Encore un sommet pour rien ?