Prix de l’électricité : des conséquences sur nos factures à venir ?
Le Vendredi 26 Août 2022, le prix de l’électricité en France a battu des records sur un marché à terme, dépassant les 1 000€ contre 85€ un an auparavant. Une multiplication par 12 s’expliquant par la production Française historiquement basse : 32 réacteurs d’EDF à l’arrêt sur 52 au total, notamment pour des raisons de maintenance, problème de corrosion ou encore la sécheresse. S’ajoute à cela, la hausse exponentielle du prix du gaz à cause de la guerre en Ukraine. En effet, les courbes du prix du gaz et de l’électricité suivent le même tracé.
En outre-manche, le Royaume-Uni avait annoncé une hausse de 80% des tarifs de l’énergie dès Octobre 2022. Alors, risquons-nous d’en arriver au même scénario ?
Pour expliquer le prix payé par les consommateurs, nous allons détailler une facture d’électricité basique :
A) Le coût de la distribution et du transport de l’énergie : il augmente un peu en raison du renouvellement d’un réseau vétuste, de l’ordre de 2-3% par an, ce qui ne fera pas exploser notre budget ;
B) La contribution du service public de l’électricité (CSPE), qui finance notamment les énergies renouvelables, le surcoût de production de l’électricité dans les zones métropolitaines et le chèque énergie pour les foyers modestes. Cette part devrait logiquement augmenter comme la précarité en France même s’il devrait s’agir d’une hausse contenue ;
C) Le prix de l’énergie se divisant en deux catégories : le coût de la commercialisation (qui augmente au même rythme que l’inflation soit environ 6% en un an) et le coût de l’électricité elle-même, plus précisément le cout de l’ARENH (c’est-à-dire le coût du nucléaire historique – globalement stable), avec celui du marché (celui ayant été multiplié par douze).
Après dissection d’une facture, on note que la part soumise aux prix du marché reste faible (5 à 10% de la facture), seule cette part sera impactée par les fortes augmentations de prix observé sur le marché de l’électricité. Cela ne rajoutera pas de 0 à votre facture.
Il existe également le fameux « bouclier tarifaire » qui devrait mettre à l’abri les clients d’EDF. Via le tarif bleu, le prix est régulé par les pouvoirs publics. En ce qui concerne les autres fournisseurs alternatifs comme Engie ou Total, il existe deux sous-catégories : ceux fonctionnant au tarif réglementé de l’électricité, donc concernés par le bouclier tarifaire et ceux ne dépendant que du prix du marché, pour qui la facture devrait nettement augmenter. Mais ce bouclier devrait s’achever en Février 2023, alors qu’en est-il pour la suite ?
Pour les ministres, il n’y aura pas « d’explosion tarifaire » comme annoncé au Royaume-Uni, notamment dans un contexte social assez tendu, il ne faudrait pas en arriver à une nouvelle crise des gilets jaunes, mais il y aura tout de même une légère augmentation en 2023.
A l’avenir, il aurait été plus simple de ne plus acheter d’électricité, ainsi elle nous ne reviendrait pas cher. Et s’il était possible que la France s’auto-fournisse ? Cela n’est pas facile, en effet comme indiqué plus haut, plus de la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt. Imaginons qu’elle le soit, une part non négligeable de l’électricité passe par le marché depuis l’ouverture des marchés de l’énergie. Il y aurait eu la même augmentation de 85€ à 1000€ le mégawatt.
Pour lutter efficacement contre la flambée des prix et arriver à une diminution de la facture, il serait impératif de diminuer notre consommation. En effet, moins on achète plus il serait facile à l’Etat de prodiguer des aides.
Mais aujourd’hui la tendance veut que tout augmente, même si l’électricité reste l’énergie la moins chère pour les ménages comparé à l’essence ou au gaz.
Dans cette optique, il pourrait être intéressant pour eux d’opter pour le chauffage électrique ou même de changer pour une voiture hybride / électrique pour baisser leur coût de carburant. Mais en avons-nous tous vraiment envie ?