Pollution des océans : quand le plastique remplace le sable blanc
Les îles de l’Océan Indien, à l’image de l’archipel des Comores, des Maldives ou de l’île Maurice, sont surtout connues pour leur plage paradisiaque. Mais, au mois de mai, ce n’est pas pour profiter du sable blanc mais pour mesurer la quantité de déchets plastique sur les plages que les biologistes sont venus sur les îles Cocos. Proche de l’Australie et non loin de Sumatra, en Indonésie, le territoire des îles Cocos est envahi par le plastique, rejeté par l’océan. Ainsi, ce sont près de 238 tonnes de fragments de plastique qui viennent d’être retrouvés sur ces îles paradisiaques.
Du plastique en surface et en profondeur
Avec ses 27 atolls au total, le territoire des îles Cocos est l’un des plus vastes de l’océan Indien. Il abrite une grande diversité biologique, aussi bien végétale qu’animale. Malheureusement, depuis plusieurs années, les îles Cocos subissent de plein fouet les conséquences de la pollution des océans par l’homme. En 2017, les biologistes arrivés sur place avaient déjà constatés la quantité impressionnante de déchets plastiques sur les plages de sable blanc. Et aucune plage des 27 petites îles que compte l’atoll n’est épargnée. Sur chacune d’entre elles, les scientifiques retrouvent du plastique de toutes les tailles et de toutes les formes : micro-plastiques, bouteilles, brosses à dents, tongs… Au total, 238 tonnes de déchets ont été comptabilisés. Mais la pollution plastique n’est malheureusement pas qu’en surface…
Le plus inquiétant est que les micro-plastiques sont enfouis en profondeur dans le sable et sont présents en beaucoup plus grande quantité qu’à la surface. Accumulés depuis des dizaines années, les débris peuvent s’enfouir jusqu’à 10 cm de profondeur. Selon les biologistes, il y aurait 26 fois plus de déchets accumulés dans les différentes couches de sable qu’à la surface. Les plus gros déchets plastiques, visibles sur les plages, ne seraient donc que l’arbre qui cache la forêt.
Une pollution mondiale de grande ampleur
Les îles Cocos ne sont bien entendu pas les seules concernées par le déversement de déchets plastiques sur les plages. Ce n’est malheureusement ni la première, ni la dernière. Cette pollution de grande ampleur touche de nombreuses îles du globe, y compris les plus isolées. L’île Henderson, par exemple, est un atoll désert et perdu dans l’océan Pacifique sud. Mais c’est aussi l’un des lieux les plus pollués de la planète avec 38 millions de déchets plastiques échoués sur ses plages soit l’équivalent de plus de 17 tonnes de déchets ! L’île Henderson doit cette pollution à la proximité du gyre subtropical du Pacifique sud, un gigantesque tourbillon d’eau dans lequel les déchets plastiques se retrouvent piégés, sont transportés par les courants marins avant d’être rejetés sur les plages.
Pour diminuer ce fléau, il est plus que jamais temps de mettre en place des solutions sur le long terme, en changeant de modèle économique et en réduisant la consommation et production de plastique. Mais il est également indispensable d’agir rapidement et sur le court terme pour débarrasser l’océan des millions de tonnes de déchets plastiques qui ont été rejetés dans ses eaux. L’OMPE propose des projets et solutions pour lutter concrètement contre la pollution des océans par le plastique. Nous souhaitons notamment la mise en place d’une barge géante anti-plastiques et ses drones chargés de nettoyer les mers et les océans en profondeur.