Nos plages envahies par les déchets
Fin août, les vacanciers prennent le chemin du retour… Malheureusement, ils n’emportent pas avec eux les milliers de tonnes de déchets retrouvés chaque année sur les plages françaises. Ce sont ainsi plus de 4200 tonnes d’ordures qui sont amassées sur nos plages. Autant de détritus qui finissent indubitablement dans les océans, devenus en quelques années, la poubelle de l’activité des hommes.
La France face à la gestion des déchets sur les plages
Avec près de 5500 km de côtes sableuses, le littoral français a de quoi accueillir des milliers de touristes tous les ans. Si les déchets s’accumulent tout au long de l’année, la période des vacances d’été apporte une part très importante. En l’espace de quelques mois, des tonnes de déchets envahissent nos plages… Cette année encore, les municipalités et associations de protection de l’environnement se chargeront du nettoyage des plages envahies par les mégots de cigarettes (67 423 en 2016), les sacs plastiques, les bâtonnets de sucette… et les cotons-tiges ! Saviez-vous que ces derniers font partie des déchets les plus fréquemment retrouvés sur les plages ? Mais quel rapport entre ces petits bâtonnets en plastique et nos bords de plages ?
Lorsqu’ils ne sont pas jetés directement sur le sable, ils finissent dans les cuvettes des WC. Emportés par la chasse d’eau, ils sont retenus à l’entrée des stations d’épuration… ou rejetés dans la nature en cas de fortes pluies, les eaux dépassant le débit maximal de la station. Selon l’association Surfrider (ONG Européenne De Protection des Océans), « près de 16 000 bâtonnets de coton-tiges ont été ramassés, soit plus de trois fois la hauteur de la Tour Eiffel ». Pour répondre à la problématique, et dans le cadre de la loi Biodiversité, les coton-tiges en plastique seront interdits au 1er Janvier 2018 et remplacés par des bâtonnets en papier biodégradable. Ce sera également le cas de 10 % des produits cosmétiques, contenant des microbilles de plastique, ingurgitées par les poissons.
A quand des solutions durables ?
Si ces dispositions vont permettre de soulager un peu le littoral, elles ne répondent pas en profondeur à la question de la gestion des déchets sur nos plages et à la pollution des océans. Bien loin d’être un simple problème d’ « esthétique » ou de propreté de nos plages, ces petits actes d’incivilité, ajoutés les uns aux autres, transforment les océans du globe en une décharge géante. 80% des déchets qui touchent nos plages et issus de l’activité humaine (dont 9,5 millions de tonnes de plastique) se retrouvent en mer, avec les répercussions que l’on connaît sur la biodiversité et l’ensemble de l’environnement.
Quand le gouvernement proposera t-il de véritables solutions à la contamination des plages, à la fragmentation et à la dispersion du plastique, à l’absorption de polluants par les plastiques dans les océans ou encore à la contamination de la chaîne alimentaire sous-marine ? Autant de problèmes que l’OMPE met en évidence depuis plusieurs années et auxquels il est aujourd’hui plus qu’urgent de répondre. Quel avenir espérons-nous dans un monde où les océans compteront plus de plastique que de poissons ?