Montée des eaux et réfugiés climatiques : le défi de demain

Lorsqu’on lit les études sur le climat, beaucoup croient que les catastrophes annoncées sont encore loin devant nous et qu’on a encore le temps d’y réfléchir. Il y a pourtant un sujet sur lequel nous devons trouver des solutions à très court terme : la montée des eaux. Parce qu’elle s’avère plus rapide que prévu, elle met en danger des millions d’habitants et des îles pris de court par la réalité. C’est le cas de Jakarta, la capitale de l’Indonésie, et de ses 11 millions d’habitants qui devront déménager d’ici 2050, avant que la montée du niveau des océans ne les rattrape.

La montée des eaux, une bombe à retardement

L’élévation du niveau de la mer est déjà visible partout et a des conséquences dévastatrices. Une situation d’autant plus critique que la montée des eaux est plus rapide que prévu. En 2007, alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoyait une montée maximale de 2,2 cm d’ici 2100, son nouveau rapport « Océans et cryosphère » est bien plus alarmant. Le niveau des océans pourrait connaître une hausse de 82 cm d’ici la fin du siècle. Autant vous dire que de nombreux territoires seraient touchés. Une carte interactive, réalisée par le site Flood Map, permet de simuler une montée des eaux. On se rend alors compte à quel point la montée des eaux est une vraie bombe à retardement…

Autre chiffre alarmant publié par le GIEC : avec la hausse du niveau des mers, ce sont 280 millions de personnes qui seraient déplacées si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique et la fonte des glaciers. Cette montée des eaux seraient accentuées par une recrudescence des inondations et des cyclones (au moins 1 tous les ans). De nombreux territoires sont d’ores et déjà touchés. Les Îles Carteret (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ou encore l’île de Bhola (Bangladesh) ont été englouties par les eaux en 2005. Aujourd’hui, ce sont les archipels de Polynésie, les Maldives, la Nouvelle-Calédonie ou encore Jakarta, la capitale indonésienne, qui font face à la montée des eaux.

Le nouveau défi des réfugiés climatiques

L’Indonésie fait partie des régions du monde les plus menacées par la hausse du niveau des océans. En 30 ans, la ville s’est affaissée de 4 m selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et continue de s’enfoncer de près de 10 cm par an. D’ici 2050, un tiers de la ville sera sous l’eau. Les autorités indonésiennes prévoient donc dès aujourd’hui de déménager l’ensemble de la capitale 1000 km plus loin, sur l’île de Bornéo. Au total, ce sont 11 millions d’habitants qui vont devoir déménager. Les autres principales régions du monde menacées par la montée du niveau de la mer sont le Bangladesh, l’archipel des Kiribati, les Pays-Bas, la Floride, la Nouvelle-Orléans, les villes côtières de Chine, du Vietnam et de Côte d’Ivoire.

Mais en France aussi la réalité de la montée des eaux est douloureuse. Selon le rapport du GIEC, la Nouvelle-Aquitaine et le Nord Pas-de-Calais seront les premières régions touchées. 450 000 habitants seraient ainsi contraints de déménager. La Camargue aussi est très vulnérable et devra trouver une solution pour 10 000 de ses habitants.