Les freins, responsables de 20% des particules du trafic routier

L’émission de particules fines par les voitures dépend essentiellement du type de moteur. Avant la mise en place de systèmes de dépollution à l’échappement, les moteurs diesel pouvaient émettre jusqu’à 50 mg/km de particules fines. Aujourd’hui, les véhicules essence dotés de technologies d’injection directe en essence (IDE) présentent également des niveaux importants d’émissions de particules fines. Mais, des recherches récentes ont mis en évidence d’autres responsables dont les freins. Au final, le freinage serait responsable de 20 % des particules du trafic routier.

Les freins : premier émetteur de particules fines sur la route ?

Deux principales études ont étudié l’impact du freinage sur l’émission de particules fines. La première a été réalisée en Allemagne, par l’Institut de génie de l’environnement de l’université technique. Selon cette étude, les freins seraient responsables à eux seul de 20% des émissions. L’abrasion des pneus et des routes participent elle aussi à l’émission de particules fines. Cette nouvelle étude vient confirmer les chiffres de l’Observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, déjà parus en Janvier 2015 : les freins dégageraient jusqu’à 30 mg/km de particules, contre les 5 mg/km pour un moteur Diesel et les 4,5 mg/km pour un moteur essence imposés par la norme Euro6. Au final, l’usure des plaquettes de frein produit 20 000 tonnes de poussières par an en France. En Europe, ces émissions de particules au freinage représentent près de 110 000 tonnes/an parmi lesquelles 50 000 tonnes sont distillées dans l’air.

Face à ce constat et ses nouvelles révélations, la norme Euro6 pourrait bien changer. Entrée en vigueur le 1^er septembre 2014, elle a pour principal objectif de contrôler les émissions par les moteurs de monoxyde de carbone, hydrocarbures imbrûlés, oxydes d’azote et particules. Les normes actuelles qu’elle impose semble aujourd’hui obsolètes et l’arrivée d’Euro7 pourrait porter non seulement sur les gaz à effet de serre mais aussi sur la fixation d’une nouvelle limite. En attendant, les constructeurs n’attendent pas la nouvelle norme pour présenter leurs solutions technologiques afin de réduire les émissions liées au freinage.

De nouvelles solutions pour limiter les particules liées aux freins

Depuis 2014, le programme européen pour la recherche et le développement Horizon 2020 est à la recherche de nouvelles méthodes pour limiter les émissions issues de l’abrasion des plaquettes de freins. En 2017, l’équipementier Robert Bosch Gmbh a créé un nouveau type de disque de frein : l’iDisc. Ce dernier serait capable de générer jusqu’à 90 % de poussière de frein en moins. La PME Tallano Technologie, quant à elle, a créé en 2014 le premier capteur de particules au freinage. La technologie est simple : une mini-turbine aspirante collecte les particules de freins sortant des plaquettes. Vous l’aurez compris : les idées ne manquent pas !

Encore faut-il les mettre en place… En France, la très grande majorité du parc de véhicules privés n’est pas encore équipée de filtres à particules. Rappelons toutefois que les particules fines sont devenues responsables de 9 % de la mortalité nationale. Depuis plusieurs années, l’OMPE soutient le projet d’absorbeur de CO2 visant à absorber les gaz à effets de serre et à filtrer les micro-particules.