Les défenseurs de l’environnement en danger
Que ce soit pour avoir protégé les animaux du braconnage, les forêts de la déforestation ou les rivières de la pollution, nombre de défenseurs de l’environnement ont trouvé la mort. Récemment, en mars 2019, un garde forestier a été tué par des braconniers en République démocratique du Congo. Chargé de protéger des gorilles gravement menacés d’extinction, le garde est tombé dans une embuscade tendue par les braconniers. Malheureusement, cet acte vient compléter la longue liste des défenseurs de l’environnement assassinés ou menacés au cours des dernières années.
Les défenseurs paient leur engagement au service de la protection de l’environnement
Avec une superficie de plus de 8000 km² et une étendue de 790 000 hectares, le Parc national des Virunga en République démocratique du Congo fait partie des espaces les plus vastes d’Afrique et les plus riches en faune et en flore. Consacré patrimoine mondial pour son exceptionnelle biodiversité, il abrite notamment des gorilles des montagnes en danger critique d’extinction, menacés par la perte de leur habitat, la pression anthropique et les maladies. Mais le Parc national des Virunga est également tristement connu pour ses incidents meurtriers envers les rangers. Avec l’assassinat de Freddy Mahamba Muliro en mars 2019, le Parc National des Virunga a perdu au total 176 gardes tombés dans l’exercice de leurs fonctions au cours des 20 dernières années ! Des actes sanglants comme en avril 2018 où 5 rangers et un chauffeur ont été tués dans une embuscade dans le centre du parc. Selon le directeur du parc, « la vague de violence à Virunga atteint son paroxysme, le plus haut depuis 10 ans ». Mais les gardes forestiers ne sont pas les seuls à avoir payé leur engagement au service de la protection de l’environnement.
Partout dans le monde, des militants et environnementalistes sont assassinés. 2016 a d’ailleurs été l’une des années les plus meurtrières avec au moins 200 personnages tués pour leur combat. Les actes sévissent tout particulièrement au Brésil avec près d’une personne tuée par semaine ! Des personnes engagées dans la protection des animaux, dans la lutte contre les pratiques mafieuses de déforestation ou encore contre les projets de barrage hydroélectrique qui détruisent la forêt amazonienne.
Un manque de protection évident
Aujourd’hui, les menaces pèsent plus que jamais sur les défenseurs de l’environnement. Pourtant, les moyens de protection qui leur sont alloués sont toujours aussi minces. Les rangers des parcs nationaux sont en première ligne. Depuis 20 ans, certains réclament le port d’armes car ils considèrent être « dans des situations potentiellement dangereuses sans être pourvu de l’équipement de protection nécessaire ». Depuis plusieurs années, l’OMPE demande des moyens à la hauteur de l’urgence. « On ne peut pas lutter contre le braconnage organisé et armé avec le dos d’une cuillère. Il est nécessaire que les rangers puissent lutter à armes égales ». Nous réclamons également la création de Parcs Charles Darwin, des parcs animaliers équipés notamment d’un système anti-braconnage à sécurité renforcée. Face à la recrudescence des menaces qui pèsent contre leurs gardes, des parcs nationaux ont alors pris la décision de les armer comme dans le sanctuaire SanWild Wildlife en Afrique du Sud.
Mais qu’en est-il pour les environnementalistes qui réclament depuis plusieurs années une protection internationale ? En 2018, 12 pays ont signé un traité international sur la protection des défenseurs de l’environnement en Amérique Latine et aux Caraïbes. Cet accord impose notamment des obligations visant à « protéger les défenseurs de l’environnement contre les menaces et les attaques, enquêter sur les agressions dont ils sont victimes et les sanctionner, et garantir leurs droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi qu’à la liberté de mouvement ». Un premier pas prometteur…