Le tourisme, responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre

Si l’on savait déjà que le tourisme était une activité préoccupante de par ses impacts environnementaux, une nouvelle étude publiée dans Nature Climate Change démontre qu’il est bien trop sous-estimé. Le tourisme est aujourd’hui l’une des branches économiques les plus importantes, connaissant la plus forte croissance au monde. La France reste la première destination touristique mondiale avec 89 millions de touristes étrangers en 2017. Mais ce paysage de vacances est malheureusement entaché par la pollution qu’engendre le tourisme sur la planète : il représente désormais 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

La pollution incessante du tourisme

Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), le tourisme contribue en grande partie à l’augmentation de la pollution via les moyens de transport. Le trafic aérien (qui se porte très bien puisque le nombre de passagers devrait doubler d’ici 2036, à 7,8 milliards par an), est le premier accusé. Dans un précédent article, l’OMPE avait indiqué qu’un trajet de 500 km aller-retour rejetait entre 145 et 241 kg de CO2… par passager ! Il n’est donc pas étonnant que l’aviation représente à elle seule près de 2 % des émissions mondiales de CO2. En 2014, le premier bilan carbone du tourisme publié par la Région Île-de-France indiquait que sur les 17,5 millions de CO2 liés au tourisme en Île-de-France, 67,8 % sont issus du trafic aérien, 18,3 % de l’usage de la voiture, 3,1 % du train, 0,5 % de l’autocar et 0,1 % du bateau. Et si certains sont tentés par du tourisme en fusée (comme cela est prévu à la fin de 2018), sachez que les lancements de fusées représentent environ 1 % des causes de destruction de la couche d’ozone liées aux activités humaines. Le nombre de lancements à des fins de tourisme sera à surveiller de près…

Les pourcentages restants de la pollution atmosphérique sont liés aux secteurs de l’hébergement et de la restauration. En effet, les moyens de transport ne sont pas les seuls responsables de la pollution incessante du tourisme. Dans le domaine de l’hébergement, par exemple, l’impact écologique est largement constitué par le blanchissement et le nettoyage des textiles : près de 15.000 tonnes de lessives et autres produits lessiviers sont utilisés chaque année par les hôtels français.

Le tourisme induit un bouleversement des paysages et de la biodiversité

Les îles Baléares, qui accueillent près de 11 millions de touristes chaque année (pour une population de 800 000 personnes à l’année), voient leur côtes, leur sable fin et leurs eaux turquoises pollués par l’augmentation du tourisme. En plus de recevoir une grande partie des 635 000 tonnes d’hydrocarbures lâchés dans les courants marins de la Méditerranée, les îles Baléares ont connu le bétonnage des côtes, la création d’un aéroport, d’autoroutes et la multiplication des ferries en quelques années seulement. Un développement qui a profondément la biodiversité locale…

sandy beach, sunshades, ocean, tourist attraction

Idem à Majorque, où le tourisme représente à lui seul 80 % de l’économie de l’île. En février 2018, pour réduire les nuisances causées par les touristes, les Baléares, Ibiza et Majorque ont donc prévu l’interdiction des voitures au diesel à partir de 2025 et des voitures à essence à partir de 2035 pour atteindre un parc automobile 100 % électrique. De plus, depuis 2015, chaque touriste doit s’acquitter d’une taxe de 2€ afin de contribuer aux mesures de protection du patrimoine et de la nature.