Le pôle Nord balayé par une chaleur extrême

Il n’y a pas que l’Europe, l’Inde ou l’Afrique du Sud qui connaît une vague de chaleur sans précédent. Les températures extrêmes touchent actuellement des régions que l’on pensait moins concernées. C’est le cas du pôle Nord, le point habité le plus au nord de la Terre, situé au milieu de l’océan Arctique canadien. Alors que la température moyenne en été tourne autour des 3°C, la station météo enregistre depuis plusieurs jours des records absolus de chaleur. Ainsi, le mercure dépasse de près de 20°C la température normale, atteignant les 21°C en plein pôle Nord.

Des records de chaleur jamais enregistrés pour le pôle Nord

Nous le savons : l’Arctique comme l’Antarctique sont durement impactées par le dérèglement climatique. Les scientifiques y observent notamment une fonte précoce de la glace, bien plus importante que prévu. Mais, depuis plusieurs semaines, c’est la hausse des températures qui inquiète le plus les ONG de protection de l’environnement. Si l’océan Arctique a déjà connu une chaleur importante, comme en 2016, jamais la station météo n’avait enregistré de tels records de chaleur. La température la plus élevée a été enregistrée à Alert, le lieu habité le plus au nord de la planète : +21°C le 14 juillet 2019.

Depuis le début du mois de juillet, les météorologues voient s’enchaîner les journées chaudes où les températures oscillent entre 19 et 20°C. Une vague de chaleur aussi foudroyante que persistante. Avec une moyenne de 20°C pendant plus d’une semaine et demie, Alert bat un record inégalé depuis 1956. Les météorologues voient se multiplier ces vagues de chaleur arctiques depuis 2012, principalement au printemps et en été. Selon Armel Castellan, météorologue du Service météorologique du Canada, « l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite qu’ailleurs sur la planète ». Et ce réchauffement n’est pas sans conséquence sur la faune et la flore locale.

Quels impacts sur les animaux et les végétaux de l’Arctique ?

Les températures élevées accompagnées de vents du sud accélèrent un peu plus la fonte des glaces en Arctique. Or, plus la banquise fond, plus les rayons solaires réchauffent l’eau et accélèrent la fonte à leur tour. Un cercle vicieux qui fragilise la faune locale comme l’ours blanc ou le renard polaire. Le changement climatique impacte également les poissons de l’Arctique qui évoluent parallèlement à la fonte de la glace. Au total, 63 espèces de poisson ont modifié leur territoire.

De plus, la chaleur provoque une prolifération d’algues Melosira arctica. Si ces algues sont une source de nourriture importante pour de nombreux animaux marins, elles asphyxient et privent le sol d’oxygène. A terme, si les algues Melosira arctica continuent de se développer, aidées par le réchauffement climatique, elles pourraient bouleverser l’écosystème arctique. Les températures extrêmes relevées en Arctique nous rappellent à quel point il est urgent de prendre des mesures contre le réchauffement climatique. A l’OMPE, nous faisons de la lutte contre le CO2 et les gaz à effet de serre l’une de nos priorités en proposant la mise en place d’absorbeurs de CO2.