Le gaz renouvelable : future source d’énergie ?
Le gaz renouvelable fait son arrivée dans les futures sources d’énergie dîtes « vertes ». Selon une étude publiée par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), il sera possible de couvrir 100 % de la consommation de gaz à partir de ressources renouvelables d’ici 2050. Mais qu’est-ce que le gaz renouvelable et quel potentiel représente t-il dans un contexte de transition énergétique ?
Vers la disparition du gaz naturel…
Aujourd’hui, le gaz naturel est essentiellement exploité dans 3 pays du monde, représentant à eux seuls 49 % des réserves conventionnelles de gaz naturel : l’Iran, la Russie et le Qatar. En tout, le gaz naturel représente environ 21 % de production d’énergie dans le monde et environ 40 milliards de m3 de gaz naturel sont consommés en France chaque année. Pourtant, de nombreux experts, scientifiques et associations de l’environnement prédisent la fin du gaz naturel, en France et dans le monde, d’ici 2072. Le gaz naturel est une ressource non renouvelable et une énergie fossile enfouie dans le sous-sol. Bien que moins polluant que le pétrole ou le charbon, sa combustion contribue fortement au réchauffement climatique et participe à l’effet de serre.
En raison de l’épuisement des ressources, la disparition du gaz naturel finira par se produire (comme celle du pétrole, du fer, du cobalt, du charbon et de l’aluminium). Mais quelle alternative existe-il aujourd’hui au gaz naturel ? D’après l’étude de l’Ademe, la France pourrait être autonome en gaz d’ici 2050 grâce au gaz renouvelable, produit à partir de matières organiques.
Le gaz renouvelable : du gaz naturel… mais en mieux !
Le gaz renouvelable est issu de la méthanisation, un processus naturel biologique de dégradation. Il est donc produit à partir de matières organiques et est renouvelable, contrairement au gaz naturel. Les matières collectées pour produire du gaz renouvelable sont essentiellement le fumier ou le lisier, les résidus agricoles, les déchets de l’industrie agroalimentaire et de la restauration collective. Au final, la méthanisation permet de produire du gaz (en grande partie constitué de méthane) et des déchets « digérés » ou digestats, pouvant être utilisés comme fertilisant.
Aujourd’hui, 514 installations de méthanisation sont opérationnelles en France et 1700 unités sont prévues d’ici 2023. Le développement d’un tel procédé permettrait également une création de 15000 emplois à l’horizon 2020. Toujours selon l’étude de l’Ademe, le système gazier français serait donc compatible avec un gaz 100 % renouvelable, à condition de mettre en place des mesures ciblées (réseaux de collecte, infrastructures de transport et de stockage…). Si cette nouvelle source d’énergie couvre aujourd’hui seulement 0,01 % des besoins, elle tend à s’installer durablement dans le paysage énergétique français et pourrait représenter 6 % à 30 % de la consommation finale de gaz en France en 2035. A Senlis, dans l’Oise, la transition semble déjà amorcée avec l’installation il y a plus d’un an d’une des plus grosses unités de méthanisation de l’Hexagone dédiées à l’injection de gaz. A terme, le gaz vert de Senlis pourra alimenter 3 000 logements à partir de déchets et résidus de cultures.