Le déclin alarmant des insectes
Depuis plusieurs années, l’OMPE se bat pour protéger les animaux et préserver la biodiversité. Avec la génothèque mondiale et les parcs Charles Darwin, 2 de nos projets pour la planète, nous proposons une solution concrète au déclin des espèces animales. Si la situation actuelle est alarmante pour les mammifères, animaux marins, oiseaux et amphibiens, elle l’est d’autant plus pour les insectes. En effet, leur disparition progressive est beaucoup plus rapide que prévu. Si rien n’est fait, plus de 40 % des espèces d’insectes seront menacées d’extinction dans les prochaines années.
Une extinction rapide et générale
Tous les pays notent un déclin massif des insectes sur leur territoire. Récemment, des chercheurs de la Technical University of Munich (TUM) ont constaté une diminution importante de la population d’insectes : 1/3 des espèces ont disparu en seulement 10 ans. Le plus inquiétant est que ce déclin se généralise à tous les territoires du pays : les insectes sont moins nombreux aussi bien dans les terres cultivées que dans les prairies, les forêts et les zones protégées. En France aussi les associations de protection de l’environnement s’inquiètent de la disparition des insectes. Sur 15 000 parcelles cultivées, le constat est sans appel : la biomasse (c’est-à-dire le poids total de tous les insectes) est en nette diminution. Les insectes pollinisateurs, les carabes, les araignées et les criquets sont les plus touchés. En Europe, les populations d’insectes ont chuté de près de 80 % en moins de 30 ans. C’est une situation catastrophique qui pèse sur les écosystèmes et met en danger l’ensemble de la chaîne alimentaire. En France, elle explique notamment l’extinction progressive de nombreux oiseaux insectivores comme l’alouette des champs et la perdrix grise.
Si le déclin des insectes touche l’Europe, la situation est la même ailleurs dans le monde. Dans les forêts de l’île de Porto Rico, par exemple, les populations d’insectes et d’arthropodes ont considérablement chuté. L’Amérique du Nord, quant à elle, a perdu 1/4 de sa population d’oiseaux en 50 ans, en raison notamment de l’utilisation de pesticides qui tuent les insectes (et contaminent l’ensemble de la chaîne alimentaire).
Stop aux pesticides et à l’extension des terres agricoles
L’utilisation massive de produits chimiques et l’extension toujours plus importante des terres agricoles expliquent en grande partie le déclin mondial des insectes. Pesticides, herbicides, fongicides, insecticides… sont autant de dangers qui affaiblissent chaque jour un peu plus les populations d’insectes. Les abeilles, décimées par les pesticides néonicotinoïdes, en sont le triste exemple. Parce qu’ils s’accumulent dans le sol, les produits chimiques mettent aussi en danger les micro-organismes qui assurent la formation et la qualité du sol.
L’augmentation de la taille des parcelles agricoles, quant à elle, empêche le développement d’une biodiversité riche et diversifiée. La destruction des haies, des mares et des zones humides au profit de l’agriculture ne fait qu’empirer la situation. Il est urgent de mettre en place des pratiques agricoles plus respectueuses de la biodiversité. Bien loin de diminuer les rendements ou de faire perdre de l’argent aux agriculteurs, elles sont bénéfiques pour leur activité. N’oublions pas que, sans eux, la planète serait inhabitable…