La reproduction dans les parcs marins enfin interdite !
Il y a quelques semaines seulement, l’OMPE relançait le débat sur les parcs aquatiques dans son article consacré à la mort du célèbre orque Tilikum. Et voilà que, le 6 mai 2017, un décret publié au Journal Officiel interdit, enfin, la reproduction des orques et des dauphins dans les parcs aquatiques. Cette décision salutaire annonce t-elle la fin de ces établissements ?
Le nouveau décret publié en mai 2017, et qui abroge l’arrêté du 24 août 1981 (il était temps!), renforce les conditions d’hébergement, d’entretien et de présentation au public des orques et dauphins détenus en captivité. Il a ainsi pour principaux objectifs d’ « assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale ». Et pour cause, les conditions de vie des cétacés dans ces infrastructures sont depuis longtemps décriées : captures en mer, stress, ennui, souffrance physique et psychologique… Il a également été découvert que de nombreux dauphins et orques étaient drogués aux anxiolytiques et aux antidépresseurs avant de commencer leurs spectacles.
Vers la fin prochaine des parcs aquatiques ?
Les parcs aquatiques ne pourront donc plus acquérir de nouveaux animaux en vu de leur reproduction dans leur enceinte. Pour les animaux déjà détenus, le décret a opté pour la mise en œuvre de règles plus strictes notamment pour les delphinariums : alimentation, surveillance, prévention des maladies, présentation au public… Mais il ne s’arrête pas là puisqu’il prévoit également « une augmentation d’au moins 150 % de la surface des bassins » pour permettre aux animaux de se tenir éloigné des visiteurs et des autres animaux. L’utilisation du chlore pour traiter l’eau, le contact direct avec le public ainsi que les baignades dans les bassins sont également des dispositions aujourd’hui abrogées.
Depuis la publication du décret, tous les établissements concernés ont désormais six mois pour s’adapter aux nouvelles mesures et de 3 ans pour agrandir la surface de leurs bassins. En France, 3 établissements détenant à eux seuls une trentaine de dauphins et quatre orques sont principalement concernés : Parc Astérix, Planète Sauvage et Marineland.
Les organisations environnementales et de protection des animaux applaudissent donc la décision prise le ministère de l’Environnement de France, l’un des premiers pays à voter pour une loi de ce genre (avec le Royaume-Uni, la Suisse et l’Allemagne). Les associations y voient, à juste titre, une première étape vers la fermeture des parcs aquatiques grâce à la fin des programmes d’élevage, du commerce ou de l’importation des orques et dauphins. Une situation qui a, bien entendu, provoqué une colère noire chez les gérants de ce type d’établissements à l’image du directeur du plus grand parc de loisirs aquatiques en Europe, Jon Kershaw du Marineland d’Antibes, qui considère cette décision comme une véritable « bombe ». D’autres pensent qu’elle va même « à l’encontre du bien-être animal car ces animaux sont faits pour se reproduire » !
Sans la possibilité de faire reproduire leurs cétacés, les parcs aquatiques et autres delphinariums risquent bien de disparaître de notre territoire, les dauphins et orques actuellement en captivité étant désormais les derniers d’une triste série…