La pollution de l’air, un tueur invisible

Dans un précédent dossier consacré à l’air, l’OMPE avait pu constater que la pollution de l’air n’épargnait personne et que ses origines sont multiples : émissions industrielles, émissions des véhicules à moteur et du trafic aérien (rappelons que 2 % des rejets mondiaux de CO2 sont émis par les avions de ligne), pollution des ménages, pollution « électronique » (l’industrie des technologies de l’information et de la communication est responsable de 2 % des émissions de CO2 mondiales), incinération des déchets… Et les conséquences de cette pollution de l’air sont pour le moins dramatiques. L’OMS vient d’ailleurs de publier un nouveau rapport très inquiétant…

La pollution de l’air tue 7 millions de personnes par an

D’après le dernier rapport alarmant publié par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la pollution de l’air est responsable de 7 millions de décès chaque année. Largement plus que pour le virus du sida (1,1 million de morts) ou les accidents de la route (1,3 million de morts). Si la pollution est aussi mortelle, c’est parce qu’elle est responsable d’une grande partie des accidents vasculaires cérébraux et maladies cardiaques (1ère et 2ème cause de décès dans le monde), des troubles respiratoires et maladies pulmonaires chroniques (4ème cause de décès) et des cancers du poumon (9ème cause de décès). 70 % des décès dans le monde sont donc liés à des maladies transmissibles dont la pollution de l’air représente un facteur de risque et d’aggravation majeur.

Bien que cette forme de pollution n’ait pas de frontières, certaines régions sont plus touchées que d’autres. C’est notamment le cas de la Chine mais aussi de l’Asie du Sud-Est (comme l’Inde). Depuis plusieurs années, la pollution de l’air est devenu un grave enjeu dans ce pays : sur les 20 villes les plus polluées au monde, 10 sont en Inde ! L’OMS estime le nombre de victimes à plus de 2 millions par an. En l’espace de quelques années, le nombre de consultations médicales pour des problèmes pulmonaires liés à la pollution a explosé de 300 % en Inde. En 2016, et pour la première fois de son histoire, le nombre de décès dus à la pollution de l’air a dépassé celui de la Chine… Mais l’Europe n’est pas non plus épargnée par cette pollution insidieuse.

La pollution de l’air : une menace sanitaire particulièrement insidieuse

Au quotidien, nous respirons un mélange de gaz, constitué en partie d’azote et d’oxygène. Mais c’est sans compter les gaz polluants et particules fines qui envahissent l’atmosphère. Selon l’OMS, près 90% des habitants de la planète respirent un air pollué. Et même si les régions à revenus élevés, comme l’Europe, présentent des niveaux de pollution de l’air plus faibles qu’ailleurs, elles ne sont pas épargnées. Quel que soit le pays, ce sont notamment les enfants et les personnes fragiles qui sont le plus touchés. La pneumonie, qui se traduit par une infection aiguë des poumons, est la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et touche entre 400 000 et 600 000 personnes par an en France. Les cas d’asthme (première maladie chronique de l’enfant) sont également en augmentation régulière chez les enfants et dans tous les pays développés.

Quant aux personnes âgées, dont les fonctions respiratoires sont diminuées, elles sont particulièrement sensibles à la pollution de l’air. Selon une récente étude publiée par l’Université Autonome de Madrid (UAM), « la dégénérescence physique des personnes âgées pourrait être en partie provoquée par une exposition excessive à certains polluants atmosphériques présents dans l’air que nous respirons ».