La Norvège signe la fin des élevages d’animaux à fourrure

En avril 2019, la Norvège annonce une décision inédite : la fin des élevages d’animaux à fourrure d’ici 2025. Même si nous aurions aimé que la loi soit mise en œuvre plus rapidement, nous nous réjouissons de cette avancée pour la protection animale. La Norvège est encore aujourd’hui tristement connue pour ses élevages en cage de renards polaires ou de visons dont la fourrure est destinée à la fabrication de vêtements de luxe. En votant cette loi, la Norvège rejoint la liste des pays qui se sont déjà engagés dans la suppression progressive des élevages d’animaux à fourrure. Malheureusement, la France n’y figure toujours pas…

L’horreur des élevages d’animaux à fourrure

En termes de protection animale, l’Homme a encore fort à faire. On estime qu’il existe encore aujourd’hui 6000 élevages d’animaux à fourrure dans l’Union européenne, notamment au Danemark. Ce pays produit à lui seul 28% de la production mondiale de fourrure de visons. Mais d’autres pays, hors UE, se sont également lancés dans ce commerce lucratif à l’image de la Chine. Ainsi, 90% de la production d’angora vient de Chine. Mais le pays n’est pas seulement producteur. La Chine est également devenue le plus gros consommateur mondial de fourrure et achète 80% des peaux dans le monde. Avec plus de 66 millions de peaux vendues chaque année, il faut dire que le marché est juteux : en 2013, les ventes mondiales de fourrures ont rapporté près de 32 milliards d’euros. Mais derrière ces chiffres se cachent l’horreur des élevages d’animaux.

Les visons, chinchillas, lapins et même chats et chiens sont les principaux animaux destinés à être tués « en vue d’une vente ou d’une quelconque autre utilisation de leur fourrure ». Vous ne rêvez pas : des produits en fourrure de chat ou de chien sont encore aujourd’hui disponibles et commercialisés par l’industrie de luxe. Et cela va sans dire que les animaux sont élevés dans des conditions déplorables que nous ne pensions même plus possibles en 2019… Heureusement, le commerce de la fourrure est en déclin. En 2019, même si les ventes mondiales atteignent des niveaux records en raison de la demande croissante de la Chine, la production mondiale de vison a chuté d’environ 20% par rapport à 2018.

Des pays s’opposent aux élevages d’animaux à fourrure

La Norvège, qui représente environ 1% de la production mondiale de peaux de vison et entre 2 et 3% des peaux de renard, vient donc d’annoncer l’interdiction des élevages d’animaux à fourrure d’ici à 2025. Mais d’autres pays s’étaient déjà engagés en ce sens : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Autriche, la Croatie, le Japon et la Bosnie-Herzégovine. La France, quant à elle, est toujours en retard en matière de législation animale. Et ce même si 91% des Français sont opposés au commerce de la fourrure. Ainsi, la France abrite encore aujourd’hui 5 élevages de visons et 11 élevages de lapins destinés à la production de fourrure. Malgré un avis unanime des Français et des associations de protection des animaux, le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation a indiqué en 2018 qu’il n’envisageait pas « d’interdire les élevages d’animaux destinés à la production de fourrure ».