La déforestation s’accélère et accentue le réchauffement climatique
Alors que la déforestation en Amazonie avait reculé de 16% entre 2016 et 2017, la destruction de la forêt est repartie de plus belle en 2018. Selon les dernières données de l’agence spatiale brésilienne, qui a analysé leurs images satellites, le phénomène a explosé. Au moins de juin 2019, la déforestation a augmenté de 88,4% par rapport à juin 2018. En tout, ce sont plus de 4500 km2 de forêt qui ont disparu en Amazonie sur les 11 derniers mois. Selon l’agence brésilienne, c’est l’un des pires résultats des 10 dernières années ! Mais à quoi est due cette augmentation vertigineuse de la déforestation ? Dans quelle mesure impacte-t-elle le réchauffement climatique et la biodiversité ?
La destruction de la forêt au profit d’un développement économique
La forêt amazonienne est tristement connue pour être l’une des régions les plus touchées par la déforestation. Depuis plusieurs années, elle bat des records et doit subir les assauts des sociétés forestières multinationales, de l’agriculture intensive et des pilleurs de forêts. Dans un précédent article, nous nous inquiétions déjà de la déforestation alarmante en Amazonie, notamment après l’élection de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil. Cette élection ne présageait rien de bon si ce n’est un avenir inquiétant pour la forêt amazonienne. Et pour cause : Jair Bolsonaro avait clairement affiché sa volonté de poursuivre le développement économique du pays au détriment de la forêt, des communautés indigènes et des lois relatives à la protection de l’environnement. Malheureusement, l’OMPE et les autres ONG avaient vu juste : la politique du « Trump des Tropiques » a aggravé la situation et provoqué une augmentation de la déforestation.
Concentrant à lui seul 60% de la forêt amazonienne, le Brésil se doit d’être l’un des garants de la protection des forêts contre la déforestation. Or, avec l’élection de Jair Bolsonaro au pouvoir, le pays s’est transformé en un rouleau compresseur, détruisant sa propre richesse naturelle. En attirant les investisseurs agricoles et miniers, en assouplissant les règles environnementales et en diminuant les amendes pour déforestation illégale, Jair Bolsonaro a clairement encouragé la destruction de la forêt amazonienne. Et cette augmentation du taux de déforestation n’est pas sans conséquence.
Réchauffement climatique et biodiversité impactés par la déforestation
Parallèlement à l’explosion de la déforestation en Amazonie, les scientifiques ont noté une accélération du réchauffement climatique. Rappelons que 20% des émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines proviennent de la déforestation. Ces changements climatiques impactent directement la biodiversité locale, déjà fragilisée par la destruction de son habitat. Certaines espèces tropicales sont ainsi obligées de se déplacer et de migrer vers d’autres zones plus fraîches. Ce réchauffement entraîne un changement de comportement pour se nourrir et se reproduire.
La forêt amazonienne est le plus grand réservoir de biodiversité floristique et faunistique au monde. Il serait tant que le Brésil respecte ses engagements en matière de lutte contre la déforestation. En juin 2019, l’Union européenne a signé un accord de libre-échange avec le Mercosur (organisation réunissant le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay). Cet accord prévoit une baisse de 37% des émissions de gaz à effet de serre du Brésil à l’horizon 2025, la fin de la déforestation illégale au Brésil et le reboisement de 12 millions d’hectares de forêt d’ici à 2030. A suivre…