La climatisation, un fléau pour l’environnement
La climatisation est (presque) partout : dans nos maisons, dans les centres commerciaux, dans les institutions publiques et même… dans les rues ! Au Qatar, les autorités ont trouvé une parade à la chaleur écrasante : des climatiseurs à ciel ouvert pour refroidir les rues. L’absurdité ne semble plus avoir de limites… La décision des autorités qataris a néanmoins le mérite de confirmer l’essor de la climatisation partout dans le monde. Quand la planète étouffe sous des températures extrêmes et que nous optons pour du froid artificiel qui émet de grandes quantités de CO2 et renforce le réchauffement climatique, n’y a-t-il pas comme un problème ?
La climatisation en plein essor
Lorsqu’on parle de réchauffement climatique, on pense automatique au CO2 et aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Les GES jouent un rôle essentiel dans l’augmentation des températures dans le sens où ils piègent le rayonnement infrarouge et le renvoient vers le sol. La hausse des émissions de gaz à effet de serre est la principale cause des changements climatiques actuels. Les secteurs du transport, de l’industrie et de l’agriculture les principaux secteurs responsables des émissions de GES. Mais saviez-vous, qu’à elle seule, la climatisation produit près d’un milliard de tonnes de CO2 au niveau mondial ? Un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2050 tant son essor est important, notamment dans les pays les plus chauds de la planète.
Au Qatar, par exemple, 60% de la production d’électricité est consacrée à la climatisation. En octobre, alors que les températures dans le pays frôlent les 45°C, les autorités qataris décident même de climatiser les rues et les marchés extérieurs. Une climatisation à ciel ouvert en dépit de la protection de l’environnement… Malheureusement, cette situation semble globale : selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la demande mondiale en climatisation pourrait être multipliée par 30 d’ici à la fin du siècle. Elle représenterait alors 20% de la consommation totale d’électricité dans le monde ! Une aberration lorsqu’on sait que les climatiseurs génèrent une grande quantité d’émissions carbone et participent directement au réchauffement de la planète.
Les conséquences d’une climatisation à outrance
Le recours de plus en plus fréquent au froid artificiel a de lourdes conséquences sur l’environnement, de façon directe et indirecte. D’une part, un climatiseur rejette presque toujours des fluides frigorigènes dans l’air (R 410 A, R32, hydrofluorooléfine, hydrocarbures, ammoniac et dioxyde de carbone). Certains fluides frigorigènes utilisés dans les systèmes de climatisation ont été interdits en 1985 en raison de leur impact sur la couche d’ozone. D’autre part, les climatiseurs entretiennent le cercle vicieux du réchauffement climatique en encourageant les énergies fossiles. Au Qatar, par exemple, l’électricité qui alimente le système de climatisation du pays provient de combustibles fossiles, grands émetteurs de CO2 dans l’atmosphère. À l’heure actuelle, les États-Unis sont le champion n°1 du froid artificiel. Mais c’est dans les pays du Moyen-Orient, en Inde, en Chine et en Indonésie que la demande en climatisation est la plus forte. En Chine, 60 millions de climatiseurs sont vendus chaque année.