Etat des lieux du commerce de l’ivoire
A la fin de l’année 2016, la Chine annonçait qu’elle interdirait la revente et la transformation d’objets en ivoire sur tout son territoire, d’ici fin 2017. Si cette nouvelle est plutôt réjouissante, le commerce de l’ivoire continue toujours de battre son plein…
La Chine annonçait, en décembre dernier, qu’elle interdisait toutes les activités de commerce et de transformation de l’ivoire, d’ici la fin de l’année 2017. Nombreux sont les associations, groupes et militants écologistes qui ont salué cette décision qu’ils considèrent comme historique, un espoir pour l’avenir des éléphants. Cette fin du marché de l’ivoire en Chine sonne comme « un important coup de pouce aux efforts internationaux pour lutter contre le braconnage des éléphants en Afrique ». Et pour cause : le pays possède le plus grand marché d’ivoire du monde. Selon certaines estimations, 70% du commerce mondial est destiné à la Chine, où un kilo peut se vendre jusqu’à 1100 $ ! Les 34 ateliers et 143 magasins exerçant ce type de vente seront donc prier de stopper leur activité au plus tard le 31 mars et de retirer progressivement les objets en ivoire (figurines de bouddha, colliers de perles…), dont la grande majorité provient de la contrebande.
En octobre 2016, la Chine avait déjà créé la surprise lors de la Convention sur le commerce international des espèces menacées, en Afrique du Sud, où elle soutenait très fermement l’interdiction totale du commerce de l’ivoire. Si cette décision est pour le moins surprenante et réjouissante, espérons que les promesses seront tenues. Car combien d’affaires de contrebande vont passer à travers les mailles du filet chinois, connu pour son laxisme pour finir en « reliques culturelles », encore autorisées ? Sur les 20 000 éléphants massacrés chaque année, combien de défenses en ivoire prendront la route de la Chine ?
Au cours des sept dernières années, la population de l’éléphant a réduit d’un tiers en Afrique. L’Afrique compte actuellement 352 271 éléphants, dont 84% vivent dans des zones protégées (parcs nationaux…). Malheureusement, leur population disparaît en moyenne de 8% par an et a diminué de 30% au cours de la dernière décennie. Ainsi, entre 2007 et 2014, 144 000 éléphants ont été tués. En 2013, les braconniers n’ont pas hésité à empoisonner au cyanure près de 300 éléphants dans le parc national de Hwange, le plus grand du Zimbabwe. Ils déposent alors du cyanure dans les points d’eau fréquentés par ces mammifères. Cette méthode a également tué d’autres espèces d’animaux en voie de disparition telles que des lions, des vautours… Selon les autorités, l’abattage de ces éléphants et autres espèces au cyanure est le pire désastre écologique subi par le Zimbabwe. Ces réseaux de trafic d’ivoire fournissaient notamment les marchés d’Afrique du Sud et… de Chine.
Espérons que d’autres pays suivront la décision de la Chine même si à Hong Kong, l’une des plus importantes plaques tournantes de l’ivoire, la fin du commerce de l’ivoire n’est prévue que pour 2021… Quant à l’Union Européenne, elle prévoit de durcir sa législation et d’interdire « toute exportation d’ivoire brut vers des pays non-UE ».
Pour en savoir plus, consultez notre article dédié aux éléphants.