Huit milliards sur Terre

D’après l’ONU, notre belle planète compte désormais 8 milliards d’humains. Des centaines de milliers d’années se sont écoulées avant que la population mondiale n’atteigne le milliard de personnes mais il aura fallu seulement 11 années pour passer le cap des 7 à 8 milliards.

La croissance de la population mondiale devrait encore s’accélérer pendant quelques décennies et atteindre un pic en 2080, avec un total proche de 10,4 milliards d’habitants. Elle devrait ensuite se maintenir à ce niveau jusqu’en 2100, selon un rapport de l’ONU.

Ils affirment également que « cette croissance sans précédent » est le résultat de l’augmentation progressive de la durée de la vie notamment grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la médecine, la nutrition, l’hygiène personnelle, etc.

De plus, à l’échelle mondiale, l’espérance de vie moyenne a augmenté passant de 64,8 ans au début des années 1990 à 70 ans aujourd’hui.

Mais cette évolution cache de grandes disparités selon les régions du monde ou les pays. D’après l’ONU, les pays à hauts et très hauts revenus devraient amorcer leur déclin démographique un peu avant 2050. Concernant les pays à revenus moyens cela devrait intervenir autour de 2070 et tout juste à 2100 pour les pays à revenus faibles ou très faibles.

Le taux de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) est un facteur déterminant pour l’explication de l’évolution actuelle ainsi que pour les projections sur les prochaines décennies. Or, cet indicateur a montré une forte chute depuis les années 1960. Par le passé, une femme donnait en moyenne naissance à cinq enfants, alors qu’en 2021 ce chiffre n’était que de 2,32.

Cette diminution de la fécondité ne s’opère évidemment de la même manière, ni à la même vitesse selon les continents. En Afrique par exemple, elle est en forte baisse mais reste tout de même plus élevée qu’ailleurs : un peu plus de quatre enfants par femme actuellement contre environ deux à la fin du siècle. Pour l’Europe, l’Amérique du Nord et du Sud, l’Asie et l’Océanie, ce fut une chute rapide après la deuxième moitié du XXe siècle, entre 1,5 et 2,5 enfants par femme.

En parallèle, la population vieillit. Sur une période donnée, l’Europe reste le continent le plus âgé. D’après l’ONU, les moins de 25 ans sont de moins en moins nombreux depuis les années 1960, alors que les plus de 65 ans devraient être en hausse jusqu’en 2060, puis se stabiliseront. L’âge médian de la population européenne devrait ainsi passer de 41 ans actuellement à 49 ans d’ici 2100.

Le vieillissement des pays d’Asie et d’Amérique latine devrait être plus rapide. Leur âge médian était autour de 25 ans au début des années 2000, il devrait augmenter jusqu’à 47 ans d’ici la fin du siècle. Les pays d’Afrique, eux, devraient rester relativement jeunes. Alors que l’âge médian est d’environ 19 ans actuellement, il devrait à peine dépasser les 35 ans d’ici 2100.

Autre conséquence de ces projections : le classement des pays les plus peuplés de la planète va être chamboulé. L’Inde compte 1,4 milliard d’habitants aujourd’hui, devrait devenir le plus peuplé dès 2023, dépassant la Chine.  Les Etats-Unis occupent actuellement la troisième place, devraient rétrograder en sixième position en 2100. Et enfin, le Nigeria, le Pakistan et la République démocratique du Congo devraient les dépasser d’ici la fin du siècle.

Et si les prévisions mondiales prévoient un ralentissement démographique, pour certains pays, la situation est bien plus marquée : ils devraient perdre une bonne partie de leur population d’ici la fin du siècle. Entre 2022 et 2100, la Corée du Sud devrait par exemple perdre 53,2% de ses habitants, l’Ukraine 52,6% et la Chine 45,9%.

A l’inverse, l’évolution démographique d’autres pays africains devrait aller totalement à l’encontre des prévisions mondiales. Par exemple, le Niger devrait connaître une croissance démographique de +546% entre 2022 et 2100 et la République démocratique du Congo une hausse de +342%.