France : construction de 6 parcs éoliens en mer jusqu’en 2024
En Juin 2018, le gouvernement français a confirmé la construction de 6 parcs éoliens en mer entre 2021 et 2024. Portés par EDF Énergies nouvelles, Enbridge Inc. (entreprise canadienne spécialisée dans le transport de pétrole par oléoduc) et WPD (producteur indépendant d’électricité d’origine 100% renouvelable et un des leaders de l’éolien offshore en Europe), ces projets sont en étude depuis 2012. Après plusieurs mois de négociation, les 6 parcs éoliens offshore verront donc le jour d’ici 3 ans près des côtes bretonnes. Mais que valent-ils exactement et que peut-on espérer écologiquement parlant ?
Parcs éoliens offshore : la France en retard
Les éoliennes font de plus en plus partie du paysage français avec près de 1200 installations d’éoliennes en 2013 pour une production de 11,2 GW fin septembre 2016 (contre plus de 50 GW pour l’Allemagne). Les projets éoliens en mer, quant à eux, sont moins bien connus. Pourtant, ailleurs en Europe, les parcs éoliens offshore fleurissent : fin 2017, on dénombrait pas moins de 4149 éoliennes reliées au réseau électrique en Europe (+ 560 nouvelles éoliennes offshore cette même année). 99 % de la puissance éolienne offshore européenne sont répartis entre 6 pays : Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Belgique et Suède. La France, quant à elle, est bien loin : avec seulement 1 éolienne en mer, elle produit environ 4400 mégawattheures, soit la consommation électrique d’environ 2000 personnes. A titre de comparaison, le parc éolien offshore du Royaume-Uni comprend 1753 éoliennes pour une production de 6835 MW par an. Mais pourquoi la France ne souhaite-t’elle pas développer le réseau éolien offshore ?
Ce n’est seulement qu’en 2012 qu’est évoquée l’idée d’un premier projet éolien en mer le long du littoral français : au total, 62 éoliennes seront implantées et permettront de produire l’équivalent de la consommation de 850 000 habitants (pour une puissance totale d’environ 3300 MW). 6 projets, répartis en Seine-Maritime, dans le Calvados, les Côtes-d’Armor, la Vendée et le Loire-Atlantique, devraient donc former le premier parc éolien en mer en France : Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint Nazaire, Le Tréport, Saint-Brieuc et Noirmoutier. Pour mener à bien ce projet, la France octroiera plus de 30 milliards d’euros de subventions… Au final, le marché de l’éolien offshore pourrait peser 700 milliards de dollars.
Parcs éoliens offshore : derrière l’argent, l’environnement
Si nous sommes actuellement dans une période de recherche actuelle en matière d’options d’énergie renouvelable, nous ne tenons pas suffisamment compte les implications écologiques. Le manque d’études, de données et de documentation sur les impacts écologiques des énergies renouvelables offshore est criant. Saviez-vous, par exemple, que les parcs éoliens offshore sont nuisibles notamment pour les requins, les raies et les mammifères marins, en raison des bruits sous-marins, des émissions de champs électromagnétiques et des collisions avec les structures énergétiques qu’ils provoquent ? De plus, les éoliennes en menacent directement une grande population animale : les oiseaux. Pour eux, le développement des éoliennes offshore représente un risque écologique aigu, notamment lorsqu’une zone Natura 2000 se situe à proximité (comme c’est le cas pour le projet éolien offshore actuel). Heureusement, selon une étude de la LPO publiée en 2017, les impacts de l’éolien sur l’avifaune apparaissent relativement faibles. La stabilité des écosystèmes ne tient donc qu’à la manière dont l’État va mettre en place les 6 prochains projets pour protéger l’écosystème de toute dégradation supplémentaire et le favoriser le plus possible.