Exploitation de terres rares en Chine contre une pollution massive

La presse nationale ou internationale ne cesse de relater le risque de pénurie en métaux divers, utiles dans la transition énergétique. Ces ressources sont pourtant nécessaires dans le développement des nouvelles technologies, dites « essentielles » dans notre mode de vie actuel (domicile, lieu de travail, dans la rue, dans les transports en commun, …). En contrepartie de ces avantages dont nous aurons du mal à nous passer, il faut extraire toujours plus de matières premières impliquant donc toujours plus de pollution.

La plupart des gens ignorent ce que sont ces terres rares, d’où elles proviennent, où et comment elles sont exploitées et surtout quel est l’impact environnemental.

Par définition, les terres rares ont des propriétés optiques, électroniques, magnétiques et catalytiques exceptionnelles, particulièrement utiles pour les nouvelles technologies.

La consommation de ces terres est soutenue principalement par le secteur des aimants permanents. Ils permettent en effet la miniaturisation (robotique et électronique) et l’allègement des équipements (moteurs de véhicules électriques, générateur d’éoliennes).

La demande croît de 10% par an. La production mondiale en 2021 est estimée à 280 000 tonnes de terres rares.

Selon des estimations, la Chine y participerait à hauteur de 60% sans se préoccuper des pollutions engendrées lors de leur exploitation.

La Chine exploite les gisements d’argiles dans le sud du pays. Ces terres rares sont prélevées avec une technique nommée « lixiviation en tas ». Cette exploitation pollue énormément, la cause étant le drainage minier acide. Il s’agit d’un phénomène généré par l’oxydation de sulfure (exemple la pyrite) notamment contenu dans la roche. Lors de ces prélèvements miniers (pompages et excavations), l’équilibre chimique des affleurements et dépôts profonds est perturbé par l’oxydation au contact de l’atmosphère.

Les produits résultants de ces drainages peuvent ensuite migrer dans les environnements souterrains, pouvant entrainer la contamination des eaux, des sols et des cultures.

Pour limiter ces impacts environnementaux, des technologies d’atténuation naturelle passive via l’activité microbienne (nitrification/dénitrification) ou bien des technologies actives (coagulation/floculation) pourraient être utilisées.

Des travaux récents menés dans le sud de la Chine, autour de la mine de Jiangxi montrent qu’un processus de drainage par simple neutralisation de PH permettrait de produire des terres rares tout en limitant la pollution même si cette solution n’est pas rentable économiquement.

Cette production et exploitations des terres rares par la Chine souligne le faible approvisionnement pour l’industrie européenne. Pour pallier à ce déséquilibre industriel, l’Union Européenne encourage les États membres à diversifier et développer leurs sources d’approvisionnement primaires (mines), secondaires (recyclage, réutilisation des déchets).

Cependant, l’Union Européenne et bien d’autres pays sont contraints par des législations environnementales imposants de nombreux aménagements comme en France le drainage des miniers acides.

Tant qu’il n’y aura pas de prise en compte à l’échelle mondiale de ces risques de pollution, les industries vont continuer de produire ailleurs (comme en Chine), là où les contraintes environnementales sont moins strictes.