Canicule 2019 : quelles répercussions sur l’agriculture et l’élevage ?

Depuis 2015, la France connaît d’importants épisodes caniculaires. Et l’année 2019 n’a pas dérogé à la règle. Le mois de Juillet a tout simplement été le mois le plus chaud jamais mesuré dans le monde mais aussi un mois particulièrement dur pour l’agriculture et l’élevage. Baisse des récoltes, manque d’eau et de fourrage, animaux en souffrance… sont autant de répercussions des vagues de chaleur et de la sécheresse actuelle. La situation des agriculteurs et des éleveurs est préoccupante alors que peu de solutions leur sont proposés.

Agriculteurs et éleveurs touchés de plein fouet par la canicule

Depuis environ 4 ans, tous les étés français connaissent un épisode caniculaire et une vague de fortes chaleurs. L’année 2018 a été la plus chaude en France depuis 1900 avec des températures particulièrement élevées (+1,4°C au-dessus de la moyenne de température annuelle). Avec ses records de chaleur partout dans le monde, l’année 2019 s’est elle aussi inscrite dans les annales. Durant les mois de Juin et de Juillet 2019, 2 canicules ont frappé coup sur coup l’Hexagone. Les stations météo ont ainsi enregistré des températures jusqu’à 45°C dans le sud-est. Le record du nombre de départements mis en vigilance orange canicule a lui aussi été battu en 2019 avec 78 départements, du nord jusqu’au sud. Aucun français n’a été épargné par les fortes chaleurs, encore moins les agriculteurs et les éleveurs, touchés de plein fouet par la canicule.

Au cours de l’été 2019, les professionnels de l’agriculture et de l’élevage tirent la sonnette d’alarme. Certains décrient les dommages sur la production causés par le manque d’eau, le retard du travail du sol, le manque d’herbe pour les animaux ou encore la baisse de la production de lait. À quelques semaines de la récolte du maïs, les premières estimations sont inquiétantes : 87 quintaux/hectare contre 93 q/ha en 2018. Les productions de blé dur et de colza sont également en nette baisse. Les températures caniculaires et la baisse des précipitations ont également impacté les prairies. Face au manque d’herbe, beaucoup d’éleveurs doivent déjà puiser dans leurs stocks de foin pour l’hiver. Ils notent également une chute vertigineuse de la production de lait et s’inquiètent même pour la santé de leurs bêtes.

L’agriculture et l’élevage face aux enjeux de demain

Face à cette situation dramatique, les agriculteurs et les éleveurs cherchent des réponses à leurs questions : comment rattraper financièrement le manque de rendement ? comment nourrir les animaux jusqu’à l’été prochain avec des bottes de foin en moins ? Certains professionnels prévoient malheureusement d’arrêter leur activité ou de vendre des vaches, n’ayant pas le budget pour racheter du foin. Mais les agriculteurs et les éleveurs attendent surtout des réponses et des actions concrètes de la part de l’État français.

Durant l’été, le gouvernement a bien essayé de prendre des mesures : autorisation d’exploiter les jachères pour nourrir les animaux, transport de paille… Il a également demandé à l’union européenne le versement anticipé d’une partie des aides européennes aux agriculteurs. Mais, pour les professionnels du monde agricole, ces mesures sont insuffisantes et n’offrent pas une solution sur le long terme. Ils attendent surtout une revalorisation du prix du lait qui doit tenir compte des aléas climatiques et de la hausse du coût de production. Certains agriculteurs et éleveurs ont aussi déposé une demande de reconnaissance de calamité agricole. Les dossiers seront prochainement examinés…