Rapport catastrophique sur la biodiversité, place aux actes !
Publié au début du mois de mai, le denier rapport sur la biodiversité de l’IPBES, le groupe d’experts de l’ONU, est catastrophique. Aujourd’hui, plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction dont une grande majorité d’espèces marines et d’amphibiens. Sans grande surprise : ce rapport de l’IPBES vient confirmer les dizaines d’autres études qui ont déjà tiré la sonnette d’alarme ces dernières années. Mais combien de rapports d’experts faudra-t-il encore pour voir apparaître des actes concrets plutôt que des demi-mesures ?
Rapport alarmant sur la biodiversité : que faut-il en retenir ?
L’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), sous l’égide de l’ONU, regroupe des centaines d’experts multidisciplinaires sur la biodiversité. En mai 2019, l’organisation a présenté son dernier rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques. Ce rapport est d’ailleurs disponible gratuitement sur le site internet de l’IPBES. Mais que faut-il en retenir ?
Si de nombreuses études mettent en avant depuis longtemps le déclin très rapide de la biodiversité, nous attendions-nous à ce que plus d’un million d’espèces, animales et végétales, soient menacées d’extinction ? C’est en tout cas le principal constat qui ressort de ce rapport. Selon l’IPBES, cette perte de biodiversité « n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité ». Parmi les espèces animales les plus en danger aujourd’hui et les plus vulnérables au cours des prochaines décennies : les amphibiens, les récifs coralliens et les mammifères marins. Depuis 1980, par exemple, plus de 100 espèces d’amphibiens ont disparu dans le monde et plus de 40% des 7500 espèces sont en voie d’extinction. Dans un précédent article, nous nous intéressions également aux récifs coralliens qui abritent l’un des écosystèmes les plus riches au monde. Pour eux aussi, les conclusions de l’IPBES sont alarmantes : près de 33 % des récifs coralliens sont menacés.
Idem pour les mammifères marins et les espèces d’insectes dont 10 % sont menacées d’extinction. Rappelons, qu’à eux seuls, les insectes représentent 5,5 millions d’espèces sur les 8 millions d’espèces animales et végétales sur la Terre ! Dans ce rapport, l’IPBES met également en avant les causes de ce déclin massif de biodiversité. Parmi elles, la disparition des zones humides en grande partie due à l’expansion agricole dans des forêts intactes. Ces zones, berceaux de la diversité biologique, disparaissent aujourd’hui 3 plus rapidement que les forêts.
Demandons des actes concrets !
Cela va sans dire que, face à ce rapport catastrophique, il est plus que jamais urgent d’entamer un virage et d’amorcer un tournant décisif. Pour l’IPBES comme pour beaucoup d’associations environnementales et de citoyens, « la réponse mondiale actuelle est insuffisante ». Rappelons que le rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques est avant tout destiné aux gouvernements, le rôle principal de l’IPBES étant « d’assister les gouvernements ». Les décideurs politiques doivent donc prendre toute la mesure de l’urgence et oublier leurs intérêts particuliers pour le bien de tous. Espérons que ce signal débouchera sur des actions concrètes pour combattre la disparition des espèces et des écosystèmes.