Les voitures électriques sont-elles vraiment écologiques ?

Fin décembre 2018, la marque automobile chinoise Great Wall Motor frappe en grand coup dans le marché des voitures électriques. Elle dévoile alors sa nouvelle ORA R1, une petite citadine électrique à moins de 10 000 €. Cette nouveauté s’inscrit dans une dynamique mondiale : le nombre de voitures électriques en circulation dans le monde a quasiment quintuplé entre fin 2014 et fin 2017. Mais ces véhicules, présentés comme LA solution à la pollution, sont-ils réellement écologiques ?

Le secteur des voitures électriques en plein boom

Dans une étude parue en 2018, 35 % des Français se disent prêts à passer à la voiture électrique. D’autres ont opté pour cette alternative depuis bien longtemps. En l’espace de quelques années, la vente de voitures électriques a battu des records. Aujourd’hui, la France est l’un des principaux marchés européens des véhicules électriques avec plus de 118 000 véhicules. Selon l’Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), plus de 350 000 véhicules électriques devraient circuler d’ici 2020. Certains pays de l’Union Européenne ne jurent que par la voiture électrique.

La Norvège, par exemple, est le royaume de ce type de véhicule avec plus d’une voiture sur cinq en circulation. En 2017, les voitures électriques représentaient plus de la moitié des ventes automobiles du pays. En mars 2018, l’Allemagne passait devant la France et se rapprochait de la Norvège : en 2017, les ventes de voitures électriques ont progressé de 108 % ! Mais, au niveau mondial, c’est en Chine que le nombre de voitures électriques en circulation connaît une croissance exponentielle : sur les 3 109 050 de voitures électriques en circulation dans le monde, 40 % sont en Chine.

La voiture électrique : vraiment écologique ?

En France, la voiture électrique s’est surtout développée à partir de 2011. Les constructeurs l’a présente alors comme un véhicule aux multiples avantages : économie à l’utilisation, silence de fonctionnement, fiabilité, impact environnemental global… Mais, les voitures électriques tiennent-elles vraiment leurs promesses en matière de pollution et d’impact sur l’environnement ?

Niveau bilan carbone, la voiture électrique « zéro émission » présente incontestablement de bons résultats : selon l’Ademe, un véhicule électrique émet de 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre que des véhicules équivalents thermiques. Mais c’est sans prendre en compte le cycle de vie complet de ces véhicules. Lorsqu’on étudie l’impact réel de la fabrication, de l’usage et de la fin de vie des voitures électriques, le bilan est beaucoup plus mitigé voire inquiétant. La batterie est l’un des gros points noirs : à elle seule, elle représente 15 % de l’empreinte écologique de la voiture électrique. La fabrication de ces batteries est une grande émettrice de CO2 plus de 17 tonnes de CO2 pour certaines d’entre elles !

De plus, leur fabrication exige l’extraction de matières premières au quatre coins du monde (Afrique, Chine, Australie, Chili…) comme le graphite, le cobalt et le lithium. La provenance de l’électricité est elle aussi remise en question puisque la voiture électrique est accusée de consommer « proprement » mais grâce à une électricité polluante. Certains l’a surnomme même la « voiture nucléaire ». Et pour cause : la quasi-totalité des bornes de rechargement installées sont branchées sur le réseau électrique ordinaire, à 80 % nucléaire. En Allemagne ou en Chine, la situation est plus dérangeante puisque l’électricité utilisée provient en partie… des centrales à charbon !