Où en est la France dans l’Accord de Paris sur le climat ?
Le 22 avril 2016, le premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique était signé : l’Accord de Paris sur le climat. Au total, ce sont 195 pays qui s’engageaient à prendre des mesures pour « mettre le monde sur la bonne voie pour éviter un changement climatique dangereux, en maintenant le réchauffement planétaire largement en dessous de 2°C ». 2 ans et demi plus tard, où en est la France dans cet Accord de Paris et qu’en est-il des autres pays ?
Un Accord de Paris partiellement appliqué
Malheureusement, la France fait pour l’instant partie des « mauvais élèves ». Pourtant, François de Rugy, ministre français de la Transition écologique, est optimiste. Il compte faire baisser de 20 % les émissions de CO2 en 2025 et de 40 % en 2030 ! La position du ministre français et cet optimisme est pour le moins surprenant car aucun des rapports ne montre de résultats satisfaisants. Au contraire, les émissions de CO2 de la France repartent à la hausse : + 3,2 % en 2017 (contre + 1,8 % en moyenne en Europe). Les secteurs des transports, de l’agriculture, du bâtiment et de l’industrie mais aussi la production d’énergie et le traitement des déchets sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Pour la France, les objectifs des Accords de Paris semblent bien loin… Il serait même possible qu’elle revienne sur ses promesses et réduise beaucoup moins que prévu ses émissions de gaz a effet de serre. Une situation pour le moins honteuse pour un pays qui se pose depuis le début en chef de file de la lutte contre le réchauffement climatique. En attendant, Emmanuel Macron a reçu en Septembre 2018 le titre de « Champion de la Terre » lors du « One Planet Summit » qui vient « récompenser des figures remarquables […] dont les actions ont eu un impact positif sur l’environnement ».
L’Accord de Paris a besoin d’un nouveau souffle
La France est loin d’être un cas isolé en matière de non-respect de l’Accord de Paris. Selon le World Resources Institute, spécialisé dans les questions environnementales, seuls 16 pays appliqueraient réellement l’Accord de Paris. Nombreux sont également ceux qui abaissent leurs ambitions en matière de réduction des émissions de CO2. L’Allemagne, par exemple, qui espérait diminuer de 40 % ces émissions de CO2 en 2020, a abaissé son objectif à 32 %. Certains pays de l’Europe n’ont pas fixé d’objectifs nationaux. Sans compter les pays qui se désengagent des Accords de Paris comme les États-Unis ou l’Australie, respectivement responsables de 15 % et de 1,46 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
L’Accord de Paris n’a t-il pas besoin d’un nouveau souffle pour être pleinement respecté ? Pour faire plonger les émissions de CO2 de toute urgence et faire payer les pays et les sociétés pollueuses plutôt que les citoyens, Gilles Lazzarini fondateur de l’OMPE, souhaite mettre en place les Grands Procès Environnementaux Mondiaux (GPEM). Tous les mois, ces procès auront pour objectif de juger les politiques et multi-nationales pour leur action contre le climat, les pollutions et la biodiversité.
Pour en savoir plus : Grands Procès Environnementaux Mondiaux : il est temps de juger les politiques et multi-nationales !