L’Antarctique : un continent préservé mais pour combien de temps ?
Si nous pouvons observer au quotidien les changements climatiques qui touchent notre planète, il y a des endroits isolés, comme l’Antarctique, qui subissent eux aussi les bouleversements écologiques sans que nous nous en rendions compte. Réchauffement climatique, pluies ou encore insectes sont autant de menaces qui pèsent aujourd’hui sur ce continent blanc. Encore relativement préservé, l’Antarctique subit pourtant les conséquences néfastes des activités humaines.
Des pluies inhabituelles tombent sur l’Antarctique
L’Antarctique est l’un des écosystèmes les plus fragiles et les plus influents dans le monde en termes d’équilibre environnemental et de biodiversité. C’est notamment pour cela que, jusqu’au XIXème siècle, les activités humaines y étaient très limitées. Car, en Antarctique, toute présence humaine est source de pollution ! Malheureusement, depuis plus d’une dizaine d’années, le continent blanc est impacté par les conséquences négatives de nos activités humaines et les problèmes environnementaux : fonte des glaces, polluants, déchets plastiques, animaux menacés… Mais, en début d’année 2017, ce sont d’importantes chutes de pluie sur l’Antarctique qui ont poussé des climatologues américains à tirer la sonnette d’alarme.
Ainsi, depuis plusieurs années, l’ouest du continent est balayé par des chutes de pluies importantes et surtout inhabituelles, mises en évidence dans une récente étude. Pourtant, en plus d’être le lieu le plus froid sur Terre (-95°C environ), l’Antarctique est aussi celui qui recueille le moins de précipitations, avec 100 à 200 mm en moyenne par an. Déjà touché par une nette augmentation du réchauffement climatique au cours des cinquante dernières années, le continent voit son niveau de pluviométrie monter depuis les années 1990, remplaçant peu à peu la neige sur les plus hauts sommets. Le principal responsable de ce changement climatique semble tout trouver : le courant marin « El Niño ». En réchauffant et en humidifiant l’atmosphère, il fait fondre la surface des glaciers qui se transforment en état liquide puis en nuages avant de retomber sur l’Antarctique sous forme de pluies. Des précipitations qui accélèrent encore un peu plus la fonte de la neige en surface et donc la montée du niveau de la mer, déjà très préoccupante.
Les insectes, la nouvelle menace en Antarctique ?
Si l’augmentation de la pluviométrie inquiète bon nombre de chercheurs et d’associations environnementales, ce n’est malheureusement pas la seule menace qui pèse aujourd’hui sur l’Antarctique. En effet, depuis l’hiver 2016, les scientifiques notent également une véritable invasion d’insectes et de mouches sur le continent blanc.
Avec son climat extrême, son froid glacial et son manque de nourriture, difficile de croire que des insectes puissent s’acclimater à l’Antarctique. Pourtant, ils y sont de plus en plus nombreux, comme les mouches domestiques, qui profitent de la hausse des températures sur le continent : + 0,5°C par décennie, depuis les années 1950, et +3 °C en 3 ans seulement. Ce changement climatique leur permet ainsi de se reproduire et de s’alimenter plus facilement grâce à l’apparition de nouveaux végétaux, comme les mousses, qui colonisent et verdissent l’Antarctique depuis une dizaine d’années (dont certaines après 1530 ans d’hibernation sous la glace). Des conditions parfaites pour ces insectes qui s’installent durablement et perturbent les espèces vivant déjà sur place. Mais d’où proviennent ces mouches qui envahissent l’Antarctique ? En plus du réchauffement climatique, il semble que 2 autres facteurs soient à l’origine de cette invasion : le travail et les visites régulières des scientifiques mais aussi les touristes, de plus en plus nombreux (+15 % de 2015 à 2016), qui rapportent des agents pathogènes sur le continent blanc.
Il est donc grand temps de prendre des mesures efficaces pour protéger rapidement l’Antarctique placée, ne l’oublions pas, en « réserve naturelle consacrée à la paix et à la science » depuis 1991.