Le trafic lucratif des animaux exotiques
Le commerce illégal des animaux exotiques est un trafic qui met considérablement en danger la biodiversité et les écosystèmes de la planète. Si le problème n’est pas nouveau, il s’est toutefois aggravé au cours des dernières décennies. Le commerce d’animaux exotiques se place juste derrière… le trafic d’armes et de drogues, soit environ 15 à 160 milliards d’euros par an, c’est ENORME et SCANDALEUX !!!
Cette pratique lucrative est basée sur le transfert illégal d’animaux au niveau mondial, ce qui met en danger non seulement la durabilité et la biodiversité des écosystèmes, mais aussi la viabilité de certaines espèces exotiques. Déjà au début des années 1970, un accord international avait été signé par la majorité des pays développés : la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore. Le problème est loin d’avoir été résolu et de nouvelles menaces émergent constamment. Malheureusement, la cupidité humaine et l’arrogance (qui ne connaissent pas de limites) jouent un rôle considérable dans ce véritable gâchis… Aujourd’hui, on estime que 25 % des animaux commercialisés dans le monde proviendraient d’un trafic illégal.
Aujourd’hui utilisés comme animaux de compagnie en Europe et en Amérique du Nord, ils étaient jadis appréciés des nouveaux riches de Chine et d’Asie du Sud-Est. Certaines personnes sont donc prêtes à payer jusqu’à 70 000 $ pour un perroquet bleu du Brésil, 1 500 $ pour un boa ou encore 25 000 $ pour un singe ! Les espèces exotiques ballottées de part et d’autre de la planète voyagent dans de si mauvaises conditions que seuls 10 % d’entre elles réussissent à survivre ! Sans eau, sans nourriture, avec à peine une bouffée d’oxygène, les animaux se déplacent dans des boîtes fermées afin d’éviter les contrôles douaniers. Rappelons que cette pratique met non seulement en danger les écosystèmes mais également ceux des pays d’accueil. En effet, combien d’accidents voire de décès de personnes adeptes de ces animaux exotiques, devenus « domestiques », sont à déplorer dans le monde ? Comme en 2013, lorsqu’un boa constrictor a étouffé des enfants, âgés de 5 et 7 ans, dans leur sommeil.
Il devient malheureusement de plus en plus à la mode d’avoir un véritable zoo privé à la maison, constitué non seulement d’animaux exotiques mais aussi d’espèces en voie de disparition. Parce que nous ne connaissons pas ces animaux, leur alimentation, leur rythme de vie, leurs changements de comportement… comment peut-on leur imposer une telle vie ? Voici une liste non exhaustive des animaux les plus touchés par le problème du trafic illégal :
- Les perroquets et perruches : la France compte actuellement plus de 300 espèces de perroquets sur son territoire, dont la grande majorité s’ennuie à mourir à passer de longues heures en cage… D’autant plus que ce commerce met en danger certaines espèces comme le perroquet gris africain, l’un des oiseaux au monde les plus recherchés en raison de son plumage. Alors qu’il commençait à disparaître localement au Bénin, Burundi, Guinée-Bissau, Kenya, Rwanda, Tanzanie et Togo, son commerce a heureusement fini par être interdit en 2016 par la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites). Mais ne faudrait-il pas tout simplement envisager d’interdire l’importation d’oiseaux sauvages dans l’Union Européenne ?
- Les poissons : l’ENDCAP estime que plus de 40 millions de poissons sont importés en Grande-Bretagne pour finir leur vie dans des sacs plastiques ou dans des bacs de 5 cm dans les magasins. Personne ne le souhaite, pas même un poisson ! S’ils sont souvent moins considérés que les animaux terrestres, les poissons possèdent eux aussi des capacités mentales et sont sensibles à leur environnement. Il est grand temps que nous les considérions comme tels !