Un mystérieux pic de radiation touche l’Europe
L’actualité du mois de Février semble avoir oublié un événement : un pic de pollution inhabituel s’est abattu sur la France, sur l’Europe toute entière jusqu’en Russie ! Pourtant, en cherchant des données supplémentaires, très peu d’articles relayent l’information… Essayons toutefois d’éclaircir ce mystère !
Le pic de radiation a été détecté pour la première fois au niveau du sol et dans l’air dans la partie nord de la Norvège, au début du mois dernier. Quelques semaines plus tard, des particules radioactives atteignent la France, l’Espagne et l’Europe dans sa globalité. Les chercheurs et les experts ont beau nous annoncer qu’il s’agit d’une particule radioactive bien connue sous le nom de « iode-131 », ils n’en savent pas beaucoup plus. Souvenez-vous : en 2011, l’iode 131 avait déjà fait parlé ! Comme le mois dernier, différents pays européens avaient enregistré des concentrations anormales d’iode 131 dans l’air. Même s’il s’agit d’un élément ayant une durée de vie d’environ 8 jours, ce radionucléide provient le plus souvent des rejets industriels. Quelques semaines plus tard, des enquêtes révèlent l’origine du pic de radiation : l’Institut hongrois de recherche sur les isotopes de Budapest avait obtenu l’autorisation de rejeter 1.600 milliards de becquerels (quantité de matière radioactive) par an ! Ainsi, en 2 mois seulement, 324 GBq ont été rejetés, contre 279 GBq autorisés tous les ans !
Ainsi, comme en 2011, plusieurs enquêtes ont donc été ouvertes pour connaître l’origine de ce mystérieux pic de radiation qui a touché l’Europe durant quelques jours. L’US Air Force a donc envoyé 2 avions de type britannique, des WC-135, suffisamment équipés pour mesurer le taux de radiation dans l’air. Ils sont notamment utilisés pour suivre la radioactivité après les incidents nucléaires, comme celui de Tchernobyl en 1986. L’iode 131 est le plus souvent associé aux bombes atomiques et essais nucléaires, que l’on retrouve dans le monde entier après une catastrophe. Les premiers éléments obtenus par l’US Air Force semblent indiquer que la propagation de la radioactivité émane du nord de la Norvège ou de la Russie. Plusieurs hypothèses sont donc d’ores et déjà avancées : mauvaises conditions météorologiques, essai d’une arme nucléaire au Pôle Nord par la Russie, rejets illégaux par une usine de production de produits médicaux…
Jusqu’à aujourd’hui, 6 pays ont ainsi détecté une augmentation de la radiation dans l’atmosphère : la Finlande, la Pologne, l’Allemagne, la République Tchèque, la France et l’Espagne. Finalement, comme en 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a conclu dans un communiqué daté du 13 février 2017 « qu’il n’y a pas eu de risque sanitaire » et que, d’un point de vue sanitaire, les teneurs enregistrées ces dernières semaines sont « anecdotiques ». Mais est-ce vraiment le cas ? Lorsque l’on sait que l’iode 131 se concentre, même à faibles doses, dans la thyroïde et affecte principalement les nourrissons, les très jeunes enfants et les adolescents, il y a de quoi se poser des questions… Et bien que la quantité de substance radioactive ne soit actuellement pas considérée comme « dangereuse » par les autorités, il est alarmant de constater que la source du pic de radiation n’a toujours pas été trouvée !