La mort de Tilikum relance le débat des parcs aquatiques
Si la nouvelle était à prévoir, elle n’en fût pas pour autant moins douloureuse. Depuis le 8 mars 2016, le parc à thèmes SeaWorld en Floride annonçait déjà que l’orque Tilikum était gravement malade et qu’aucun traitement n’était en mesure de le soigner. Devenue tristement célèbre pour avoir causé la mort de trois personnes, son histoire ne commence pourtant pas là…
Après plusieurs mois rendu difficiles à cause de problèmes de santé graves, Tilikum s’est éteint à 36 ans, un âge relativement jeune pour ces animaux qui peuvent vivre jusqu’à 60 ans voire 80 ans en liberté. Officiellement, Tilikum a succombé à « une infection pulmonaire d’origine bactérienne ». Si nous ne pouvons remettre en cause cette maladie détectée à l’autopsie, est-ce vraiment cela qui a mis fin aux jours de cette orque ?
Le mâle Tilikum a été capturé dans les eaux islandaises en 1983 et a vécu en captivité au Canada et aux États-Unis. Quelques mois après son entrée dans le parc Sealand au Canada, l’orque développe un ulcère à l’estomac. Transféré par la suite au parc à thèmes SeaWorld en Floride, c’est en 2010 que Tilikum fait la Une des médias lorsque sa dresseuse, Dawn Brancheau, est retrouvée noyée. C’est aussi dans ce parc que Tilikum finira par ronger ses barreaux et se limer les dents sur les pièces métalliques des portes et des blocs de béton qui entourent le bassin.
La capture et la vie en captivité de cet animal a fait l’objet de nombreuses plaintes et controverses au niveau mondial. L’histoire de Tilikum a ainsi inspiré le documentaire très controversé « Blackfish » (« L’Orque tueuse » en France), réalisé par Gabriela Cowperthwaite et sorti en 2013, qui remet en cause l’utilisation des cétacés dans des spectacles tels que SeaWorld.
L’histoire de Tilikum est celle de milliers de cétacés capturés très tôt par des chasseurs, principalement dans les eaux islandaises, et vendus à des parcs marins pour y réaliser des représentations publiques insignifiantes. La mort tragique de Tilikum a au moins le mérite de relancer un peu plus le débat sur la vie des animaux en captivité.
Les parcs américains ne sont pas les seuls à retenir des animaux sauvages (orques, otaries, dauphins…) en captivité.
De bonnes nouvelles subsistent tout de même : en Septembre 2016, la Californie annonce l’interdiction de l’élevage et du maintien en captivité des orques, visant principalement ces parcs à thèmes aquatiques. En août 2015, après la diffusion du documentaire « Blackfish », SeaWorld voit son chiffre d’affaires plonger de 5 % au premier semestre 2014. En 2016, il décide de fermer son programme d’élevage d’orques. Le parc Marineland d’Antibes enregistre, lui aussi, une baisse du nombre de visiteurs. Preuve qu’en tant que simples visiteurs, et avec l’aide des associations de protection des animaux et de l’environnement, nous sommes capables de mettre fin aux calvaires des orques en captivité.